Miguel Zamacoïs voit le jour à Louveciennes (Yvelines) en 1866. Il écrit pour le théâtre Bohemos, Le Gigolo, La Fleur merveilleuse... Sa principale pièce, Les Bouffons, est une comédie fantaisiste et lyrique, pleine d’esprit, de verve et à la versification des plus adroites.
Il est connu pour ses réparties et les nombreuses citations dont il émaillait sa conversation. Homme d’esprit, il a en son temps une certaine notoriété. Miguel Zamacoïs décède le 22 mai 1955, à Pris (17ème) et est inhumé le 25 mai suivant. Il repose avec son beau-frère, le peintre Jean Alfred Marioton (1863-1903).
Fernandel enregistre une lecture du texte suivant sur l’un de ses disques.
Extrait (du poème de Miguel Zamacoïs, La fleur merveilleuse) :
« De l’accent ! De l’accent ! Mais après tout en-ai-je ?
Pourquoi cette faveur ? Pourquoi ce privilège ?
Et si je vous disais à mon tour, gens du Nord,
Que c’est vous qui pour nous semblez l’avoir très fort…
Que nous disons de vous, du Rhône à la Gironde,
« Ces gens-là n’ont pas le parler de tout le monde ! »
Et que, tout dépendant de la façon de voir,
Ne pas avoir l’accent, pour nous, c’est en avoir…
Eh bien non ! Je blasphème, et je suis las de feindre !
Ceux qui n’ont pas d’accent, je ne puis que les plaindre !
Emporter de chez soi les accents familiers,
C’est emporter un peu sa terre à ses souliers !
Emporter son accent d’Auvergne ou de Bretagne,
C’est emporter un peu sa lande ou sa montagne !
Lorsque, loin du pays, le cœur gros, on s’enfuit,
L’accent ? Mais c’est un peu le pays qui vous suit !
C’est un peu, cet accent, invisible bagage,
Le parler de chez soi qu’on emporte en voyage !
C’est pour les malheureux à l’exil obligés,
Le patois qui déteint sur les mots étrangers !
Avoir l’accent enfin, c’est, chaque fois qu’on cause,
Parler de son pays en parlant d’autre chose !…
Non, je ne rougis pas de mon fidèle accent !
Je veux qu’il soit sonore et clair, retentissant !
Et m’en aller tout droit, l’humeur toujours pareille,
En portant mon accent fièrement sur l’oreille !
Mon accent ? Il faudrait l’écouter à genoux…
Il nous fait emporter la Provence avec nous,
Et fait chanter sa voix dans tous mes bavardages,
Comme chante la mer au fond des coquillages !
Ecoutez ! En parlant, je plante le décor :
Du torride Midi dans les brumes du Nord !
Mon accent porte en soi d’adorables mélanges,
D’effluves d’orangers et de parfum d’oranges,
Il évoque à la fois les feuillages bleu-gris
De nos chers oliviers aux vieux troncs rabougris,
Et le petit village où les treilles splendides
Éclaboussent de bleu les blancheurs des bastides !
Cet accent-là, mistral, cigale et tambourin,
A toutes mes chansons donne un même refrain,
Et quand vous l’entendez chanter dans ma parole
Tous les mots que je dis dansent la farandole. »
Citations :
- « Bidet : petit cheval qui n’a pas de tête mais autant de derrières que l’on veut. »
- « Il n’y a pas de sots métiers, c’est entendu… Mais il y a ceux qu’on laisse aux autres. »
- « Tu fais semblant de croire que l’Univers gravite autour du soleil, mais tu sais bien que c’est autour de toi. »
Sources : Archives départementales de la Seine (Registre des entrées du cimetière). Date de création : 2007-02-09.