WOLS, Wolfgang SCHULZE, dit (1916-1951)
Allemagne

Autoportrait grimaçant, 1940

Wols, de son vrai nom (Alfred Otto) Wolfgang Schulze, voit le jour le 27 mai 1913, à Berlin (Allemagne). Il compose son nom d’artiste à partir de l’un de ses prénoms et de son nom : Wolfgang Schulze. Son père, Alfred Schulze (1878-1929), est conseiller du gouvernement de la Saxe.

En 1922, Wolfgang Schulze entre au collège d’état classique dans Dresde-Neustadt. Il obtient, à Noël 1924, son premier appareil photographique et un petit microscope.

En 1930, Wolfgang Schulze quitte le collège et reçoit un enseignement privé. Il commence à travailler dans un atelier Mercedes de Dresde. Plus tard, il aide la photographe hongroise Genja Jonas, connue pour ses portraits. Il rencontre des artistes de Dresde comme Otto Dix, Will Grohmann, Fritz Löffler, Fritz Bienert ou Gret Palucca.

Il se porte volontaire, en 1932, à l’Institut d’ethnologie Frobenius, à Francfort-sur-le-Main, pour inventorier des instruments de musique africains.

Après la prise de pouvoir des nazis, il décide de vivre à Paris. Il ne reviendra plus jamais en Allemagne.

Sans permis de travail, dans des conditions misérables à Paris, part, en octobre 1933, à Barcelone puis il rejoint Majorque avec Gréty, sa compagne, qui travaille comme couturière de mode. Comme il ne répond pas à l’ordre de convocation au service du travail obligatoire du Reich, il a des difficultés avec les autorités espagnoles. Sans papier, c’est un déserteur et un apatride que la police arrête à plusieurs reprises.

En 1934, avec Gréty, il part s’établir à Ibiza. Il travaille occasionnellement comme conducteur de taxi, guide pour étrangers et professeur d’allemand. En Espagne naissent des photographies, des dessins et des aquarelles, dont seulement un petit nombre est conservé. Vers fin 1935, on l’expulse d’Espagne et il traverse les Pyrénées enneigées sur des chemins aventureux.

En 1936, Wolfgang Schulze reçoit, grâce à Fernand Léger et Georges Henri Rivière, un permis de séjour limité avec obligation de notification mensuelle à la police de Paris. Encore sans permis de travail, il gagne sa subsistance avec la photographie.

En 1937, il reçoit la commande de documenter, par la photographie, le Pavillon de l’Élégance et de la Parure à l’exposition universelle de Paris. Ses photographies de mode et d’intérieurs se vendent comme cartes postales et dans des revues de mode internationales. Son pseudonyme « Wols » date de cette période. Du 30 janvier au 18 février 1937, la galerie de la Pléiade expose ses photographies.

Entre 1937 et 1939, Wols travaille avec succès comme photographe de portrait. Gréty maintient des contacts amicaux étroits avec des acteurs, des auteurs et des artistes parisiens qu’il photographie : Roger Blin, Max Ernst, Jacques Prévert, Mouloudji, Rafael Alberti, la peintre Sabine Hettner, la danseuse Nina Weichberger, les actrices Sonia Mossé, Nicole Boubant, la compagne de Man Ray, Adrienne Fidelin, etc.

En outre, Wols fait aussi des autoportraits, des photographies urbaines et des natures mortes, proches du surréalisme.

Le 3 septembre 1939, au déclenchement de la guerre, on l’emprisonne avec d’autres allemands dans le stade de Colombes (Hauts-de-Seine). Puis on l’enferme, comme « étranger ennemi » dans des camps d’internement : Neuvy-sur-Barangeon, Montargis, Les Milles, près d’Aix-en-Provence, et enfin Saint-Nicolas, près de Nîmes.

Pendant cet internement, une multitude de dessins et d’aquarelles surréalistes naissent, inspirée par la vie au camp. Le 29 octobre 1940, Wols est libéré des Milles grâce à son récent mariage avec Gréty, car celle-ci était devenue française par son premier mariage.

De novembre 1940 à décembre 1942, Wols et Gréty vivent difficilement à Cassis. Ils tentent, avec l’aide de l’américain Varian Fry et le Centre américain de secours, d’émigrer aux États-Unis. Fry reçoit de l’artiste plus de cent aquarelles qui sont mises en vente à New York.

En 1942, quand les nazis envahissent la zone non-occupée, Wols et Gréty quittent Cassis. Ils se réfugient à Dieulefit (Drôme), où le maire leur accorde un logement jusqu’à la fin de la guerre. Wols rencontre l’écrivain Henri Pierre Roché, qui devient un des premiers collectionneurs de ses aquarelles.

À Dieulefit, outre des aquarelles, des dessins et des feuilles de note, Wols reprend la photographie et commence à peindre à l’huile sur de petits formats. Mais sa dépendance à l’alcool détériore sa santé.

En 1945, de retour à Paris, la Galerie René Drouin expose ses aquarelles. Il se lie d’amitié avec Jean-Paul Sartre qui, par la suite, soutient l’artiste quant ses difficultés financières et psychiques augmentent. Doté par René Drouin de toiles et de peinture à l’huile, Wols crée en peu de temps plus de 40 tableaux.

En 1951, son état de santé s’aggrave. Une cirrhose du foie due avec des complications, due à sa dépendance à l’alcool, le forcent à une hospitalisation de plusieurs mois à Saint-Antoine pour une cure de désintoxication.

Dans la nuit du 24 au 25 août 1951, à la suite d’une consommation de viande avariée, Wols est transporté à l’hôpital. Se voyant mourir, il se fait transférer, le 31 août, par Gréty à l’hôtel luxueux de Montalembert, où il meurt le lendemain matin.

Sources : Wikipedia. Date de création : 2022-02-10.

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Date de la dernière mise à jour : 13 octobre 2023