Helena Maria Williams voit le jour en 1761. Elle est née d’une mère écossaise, Helen Hay, et d’un père gallois, officier de l’armée, Charles Williams. Son père meurt quand elle a huit ans. Sa famille déménage à Berwick-upon-Tweed, où elle a ce qu’elle décrira comme « une éducation limitée ».
En 1781, elle s’installe à Londres et rencontre Andrew Kippis, qui aura une grande influence sur sa carrière littéraire et ses opinions politiques et qui la mettra en contact avec les principaux intellectuels de Londres. Ses poèmes de 1786 sont sur des sujets allant de la religion à une critique de la colonisation espagnole.
Elle se rallie au culte de la sensibilité féminité, se déclare opposante de la guerre (Ode à la paix, un poème de 1786 à propos du Pérou) et de l’esclavage (L’abolitionniste, Poème sur le projet de loi passé dernièrement pour la réglementation de la traite négrière, 1788). Elle se place du côté des révolutionnaires dans son roman de 1790 Julia et défie les conventions en voyageant seul à travers la France révolutionnaire.
Mme du Fossé, qui, auparavant, à Londres, lui a donné des leçons de français, l’accueille. Ses lettres de la France marquent un tournant : elle passe de la poésie à la prose. Elle assiste, enthousiaste à la Fête de la Fédération pour l’anniversaire de la prise de la Bastille. Williams fait un bref retour à Londres en 1791. Elle est une ardente et, bien que pas complètement aveugle, défenseuse de la Révolution.
Rentrée en France en Juillet 1791, elle publie un poème L’adieu pour deux ans en Angleterre. Elle retourne brièvement en Angleterre 1792, pour convaincre sa mère et ses sœurs, Cecilia et Persis, de venir la rejoindre en France. Après les massacres de septembre de 1792, elle s’allie aux Girondins.
Comme salonnière, elle accueille Mary Wollstonecraft, Francisco de Miranda et Thomas Paine. Après la chute violente de la Gironde et la montée de la Terreur, elle et sa famille sont jetés dans la prison du Luxembourg. On l’autorise néanmoins à continuer de travailler sur la traduction vers l’anglais, du roman Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre, à laquelle elle joint des sonnets. Après sa libération, elle voyage avec John Hurford Stone en Suisse. On la critique vivement pour cela car Stone, séparée d’une femme infidèle, est toujours légalement un homme marié.
Néanmoins, ses quelques poèmes de cette période continuent d’exprimer sa piété dissidente. En 1798, elle publie Une tournée en Suisse, qui comprend un compte rendu de ses voyages, ses commentaires politiques, et le poème » L’hymne écrit parmi les Alpes « . Dans son esquisse sur l’Etat des mœurs et des opinions dans la République française (1801), elle montre un attachement continu aux idéaux originels de la Révolution française. Elle montre aussi une désenchantement croissant avec la montée de Napoléon, comme empereur.
Elle déclare dans son ode » La paix signé entre les Français et les Anglais » qu’elle la considère comme une trahison de la France. Néanmoins, comme c’est une figure littéraire désormais célèbre et internationale, elle ne passe qu’un seul jour en prison. Puis elle continue à vivre et à écrire à Paris.
Après la Restauration, elle est naturalisée citoyenne français en 1818. Néanmoins, en 1819, elle s’installe à Amsterdam pour vivre avec un neveu qu’elle a contribué à élever. Mais elle est vite malheureuse à Amsterdam. Elle revient à Paris. Là, jusqu’à sa mort, elle continue d’être une interprète des courants intellectuels français dans le monde anglo-saxon.
Elle décède le 15 décembre 1827. Personnage controversé en son temps, William Wordsworth la décrit favorablement dans un poème de 1787. Mais d’autres écrivains la peignent comme irresponsable, politiquement radicale et même sexuellement déréglée !
Sources : -. Date de création : 2010-12-28.
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