André Gratien West voit le jour le 16 janvier 1806, à Paris. Élève du Collège Louis-le-Grand puis de l’École polytechnique, il remporte au concours général de 1823 le premier prix de Physique. Il devient officier du Génie, attaché à la direction de Perpignan, en 1831. En 1832, il est nommé chef du Génie à Villefranche-de-Conflent (Pyrénées-Orientales).
Saint-simonien en 1830, il est l’un des inspirateurs de l’église de Perpignan en 1831. Adjoint au sous-intendant militaire de Bône (Algérie), il fait partie de l’état-major lors des expéditions de 1836 et de 1841. À son retour d’Algérie, il est sous-intendant militaire, chargé du service des bâtiments de l’administration.
Au nom de l’état, il acquiert l’hôpital thermal militaire de Vichy pour le service du ministère de la guerre. Gratien West est nommé intendant militaire sous le Second Empire. Mais il est inquiet de la montée en puissance de la Prusse et de l’état dans lequel se trouve l’armée française. Il en dresse, en 1868, un bilan pessimiste dans « L’armée d’après les lois militaires de 1818 à 1868« .
Extrait (de L’armée d’après les lois militaires de 1818 à 1868) :
« C’est au milieu de ces embarras et de ceux d’une garde nationale à mobiliser, avec une préparation insuffisante, avec un matériel incomplet, avec des éléments inconnus les uns des autres, avec une armée bien inférieure en nombre à celle des Prussiens, qu’un commandant d’armée étranger à tout son personnel, étranger même à la pratique des armes autres que les siennes, étranger aussi aux services administratifs, marche à l’ennemi. Voilà l’inquiétant chaos d’imprévoyance auquel aboutit la France, pour laquelle elle épuise depuis cinquante ans sa population et ses richesses, et en faveur duquel se dépensent tant de dévouements individuels. »
Censuré dès sa sortie, son livre ne sera publié, après plusieurs demandes d’audience à l’Empereur, qu’après le vote de la loi de réforme, qui n’apportera aucun progrès notable à l’organisation de l’armée.
Par ailleurs, Gratien West est membre de la Société internationale des études pratiques d’économie sociale. Il décède le 12 février 1885, à Paris (7ème). Il repose avec Gratien Cheynier de Noblens, victime de l’émeute du 6 février 1934 sur la Place la Concorde, comme Raymond Rossignol.
Publications :
- L’École polytechnique et les Saint-Simoniens (1832) ;
- Note sur la justification des comptes du département de la Guerre, contenant des recommandations pratiques résumées en un principe, à l’usage des membres des hiérarchies du commandement et du contrôle, des comptables et des officiers d’administration (1865) ;
- Recherches sur la puissance des armées. Conditions qui favorisent cette puissance en ce qui concerne la mutuelle confiance des éléments militaires, leur instruction, leur nombre et leur hiérarchie (1868) ;
- L’Armée d’après les lois militaires de 1818 à 1868, changements à introduire dans son organisation, protection qui lui est nécessaire à l’intérieur de l’Empire (1868) ;
- Défense de la France en 1871 (1871) ;
- Statistique des volumes des équivalents chimiques et d’autres données relatives à leurs propriétés physiques: suivie d’un mémoire sur quelques questions moléculaires. (1873, 2012) ;
- Lettres d’un intendant militaire à M. le Ministre de la guerre sur l’administration de l’armée (1876) ;
- Ligue entre républicains et catholiques contre les révolutionnaires (1881) ;
- Défense des catholiques (1882) ;
- Défense (Suite de la Défense) des catholiques (1882).
Distinctions : chevalier (28 aout 1841), officier (29 novembre 1853), commandeur (14 août 1865) de la Légion d’honneur.
Sources : Grau (Marie) « Perpignan la saint-simonienne », 2004 ; Moiroux (Jules) Guide illustré du cimetière du Père Lachaise, Paris, 1922 ; Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2016-12-26.