Le comte Charles Rodolphe Zanobi Walewski voit le jour le 4 juin 1848, à Florence (Italie). C’est le fils d’Alexandre Colonna, comte Walewski, fils naturel de la comtesse Maria Walewska et de Napoléon Ier, qui est ministre sous Napoléon III.
Le comte Charles Walewski est l’un des officiers supérieurs qu’admire Marcel Proust lors de son service militaire. Il le prend pour modèle pour le Prince de Borodino, dans A la recherche du temps perdu. Le bruit court que sa mère a été la maîtresse Napoléon III, d’où la double hérédité résumée dans Le Côté de Guermantes :
« C’est avec, dans la voix, la vivacité du premier empereur qu’il adressait un reproche à un brigadier, avec la mélancolie du second qu’il exhalait la fumée d’une cigarette ».
Il entre comme sous-lieutenant dans la garde nationale mobile de la Seine le 27 juillet 1870. Lieutenant puis capitaine en décembre 1870, il en sort en mars 1871. Il entre ensuite comme sous-lieutenant au Régiment Etranger, le 21 décembre 1871. Le 25 novembre 1873, il passe au 7ème Régiment d’Infanterie.
Lieutenant au 66ème Régiment d’infanterie, le 26 janvier 1878, il passe capitaine au 76ème Régiment d’Infanterie le 25 mai 1884. Il devient major au 11ème Régiment d’Infanterie le 19 mai 1895. Ensuite, il passe chef de bataillon du 131ème Régiment d’Infanterie, le 13 juillet 1897.
Il participe donc à la campagne contre l’Allemagne en 1870-71. Puis il fait partie des campagnes en Afrique en 1872-73 et en Tunisie, en 1881-82.
Il meurt pour la France, le 25 octobre 1916, à Villers-Cotterêts (Aisne), à soixante-huit ans. Il repose avec son père, le sénateur Alexandre Florian Joseph Colonna, comte Walewski (1810-1868), et avec sa mère, Marie Anne Walewska, née de Ricci, comtesse d’Alessandro (1823-1912).
Extrait (du Figaro du 26 octobre 1916) :
« Fils de feu le comte Walewski, ancien ambassadeur, ministre des affaires étrangères de S. M. Napoléon III, et de la comtesse Walewska, également décédée, il avait débuté dans la diplomatie. Quand éclata la guerre de 1870, il prit du service dans l’armée active et y fournit une brillante carrière qu’il termina avec le grade de lieutenant-colonel. Rentré ensuite dans la vie civile, il fut nommé successivement sous-directeur puis directeur du personnel du Crédit Lyonnais.
Au début de la guerre actuelle, il demanda à partir pour le front, et après une courte étape à Versailles, fut désigné pour le commandement d’un régiment de territoriale dans la zone de guerre. C’est là qu’après plusieurs mois d’actif labeur il prit le germe de l’affection de poitrine à laquelle il vient de succomber. Il avait épousé Mlle Douay, fille du général Douay, dont il n’eut pas d’enfant, et était le frère de la comtesse de Bourqueney et de la comtesse Mathéus, décédée.
C’était, en même temps qu’un ardent patriote, un homme de commerce charmant, dont le souvenir sera fidèlement gardé par tous ceux qui aimaient à rechercher ses qualités d’esprit et de cœur et qui regretteront durablement sa disparition. »
Distinctions : chevalier (27 juillet 1871), officier (29 décembre 1898) de la Légion d’honneur.
Sources : Le Figaro (26 octobre 1916) ; Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2016-10-02.