Alexandre François Auguste Vivien, dit parfois Vivien de Goubert, nait à Paris, le 3 juillet 1799. Fils d’un avocat, il se destine d’abord à la carrière militaire, avant de faire des études de droit. Il se fait recevoir avocat, après 1814, puis il s’inscrit au barreau d’Amiens, en 1820.
Il se fixe à Paris en 1826. Là, il se fait remarquer par son ouvrage «Le Joueur à Paris, ou les Jeux dans leurs conséquences sur la moralité des individus et la fortune des familles» (1825) puis par son «Traité de la législation des théâtres» (1830). Il publie également de nombreux articles dans la Revue des Deux Mondes.
Vivien fait partie du groupe de jeunes libéraux qui siègent au conseil de la «Société de la Morale Chrétienne». Il signe la pétition du 9 août 1830 contre la peine de mort. Bien qu’il n’ait pris aucune part personnelle à la Révolution de 1830, il devient procureur général de la cour royale d’Amiens (10 août 1830) grâce à l’épuration de la haute magistrature.
Partisan résolu de la politique de résistance, on l’appelle, le 26 février 1831, pour remplacer Jean-Jacques Baude à la préfecture de police de Paris. L’opposition critique sa brutalité. Mais le gouvernement lui reproche, à l’inverse, son indécision dans la répression des émeutes républicaines d’avril, juin et juillet 1831. En butte à l’hostilité de Casimir Perier, Vivien est renvoyé et nommé conseiller d’État (17 septembre 1831).
Le 14 février 1833, il se fait élire député par le 4e collège électoral de l’Aisne (Saint-Quentin) (95 voix sur 155 votants et 231 inscrits contre 48 à J-B Fouquier d’Hérouël). Il siège dans les rangs du Tiers Parti. Il se fait réélire le 14 mai 1834 (131 voix sur 228 votants et 317 inscrits contre 86 à Fouquier d’Hérouël).
Vivien prend une part importante à la discussion des lois sur l’organisation des conseils généraux et des conseils d’arrondissement. Il contribue au vote des lois de septembre 1835. Il se fait réélire le 4 novembre 1837 (250 voix sur 262 votants et 384 inscrits) et le 2 mars 1839 (293 voix sur 312 votants). Dans le second ministère Thiers, du 1er mars au 29 octobre 1840, il devient ministre de la Justice et des Cultes.
Vivien attache son nom à la suppression des juges suppléants devant le tribunal de la Seine. Il soutient la discussion devant la Chambre des pairs de la loi sur l’expropriation pour cause d’utilité publique. Sous le troisième ministère Soult, il se rapproche de l’opposition dynastique avec laquelle il vote le plus souvent jusqu’à la fin du règne.
Vivien se fait réélire député les 9 juillet 1842 (223 voix sur 278 votants et 474 inscrits) et 1er août 1846 (310 voix sur 323 votants et 510 inscrits). Il demande l’abrogation de la loi sur les annonces judiciaires. Il fait paraître, dans la Revue des Deux Mondes, une série d’études sur l’administration et la politique.
Le 25 décembre 1843, il est nommé président du comité de législation du Conseil d’État. Puis, il devient membre de l’Académie des sciences morales et politiques (section de Législation), le 26 décembre 1845. La révolution de 1848, qu’il n’a pas souhaitée, le surprend. Vivien se fait élire représentant de l’Aisne à l’Assemblée constituante le 23 avril 1848 (6e sur 14 par 88 215 voix sur 130 363 votants et 154 878 inscrits).
Vivien fait partie du comité de constitution et prend une part importante à ses travaux. Il fait plusieurs interventions à la tribune de l’Assemblée et il s’associe à tous les votes du parti conservateur. Il est pour le rétablissement du cautionnement et de la contrainte par corps et pour les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière. Vivien est aussi contre l’abolition de la peine de mort, contre l’amendement Grévy et contre le droit au travail. De plus, il est pour l’ordre du jour en l’honneur du général Cavaignac et pour la proposition Rateau. Enfin, il est contre l’amnistie, pour l’interdiction des clubs et pour l’expédition romaine.
Le 13 octobre 1848, il entre avec Jules Dufaure et Alexandre Pierre Freslon dans le cabinet du général Cavaignac. Il devient ministre des Travaux publics. Il abandonne ce portefeuille le 20 décembre 1848, lorsque Louis-Napoléon Bonaparte accède à la présidence de la République.
C’est le rapporteur de la loi qui organise le Conseil d’État sur de nouvelles bases (11 janvier 1849). L’Assemblée l’élit comme conseiller d’état, le 11 avril 1849. Il donne, le 20 avril, sa démission de député et retrouve sa place à la tête de la section de Législation.
Il se démet de ces fonctions après le coup d’État du 2 décembre 1851. Alors, il ne s’occupe plus que de travaux littéraires. Il meurt à 55 ans des suites d’une fluxion de poitrine, le 7 juin 1854.
Sources : Robert (Adolphe), Bourloton (Edgar), Cougny (Gaston) Dictionnaire des parlementaires français, 1789 1891, Bourloton éditeur, Paris, 1891 ; Vapereau (Gustave) Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876. Date de création : 2008-12-26.