VIEILLARD Narcisse (1791-1857)
France

Précepteur de Napoléon III

Narcisse Vieillard voit le jour en 1791. Ancien élève de l’Ecole polytechnique, il fait les campagnes napoléoniennes comme officier d’artillerie. Puis il quitte l’armée, en septembre 1815, après le second retour des Bourbons.

Sous la Restauration, il manifeste son hostilité au régime par quelques pamphlets, et il voyage en Europe, où il se lie avec les Bonaparte en exil. En 1820, la Reine Hortense le recommande à son époux, pour l’éducation de son fils aîné, Napoléon-Louis, le frère aîné du futur Napoléon III. Le roi Louis le trouve «aussi instruit qu’aimable» et le jeune homme apprécie son nouveau précepteur.

Vieillard est néanmoins congédié dès décembre 1821, malgré «son mérite et ses talents», parce qu’«il professe hautement l’athéisme». Rentré à Paris, il se voit confier, en avril 1822, l’éducation d’un autre rejeton de la famille Bonaparte, le comte Léon, fils naturel de Napoléon 1er.

L’expérience est moins heureuse – l’élève et le maître semblent s’être peu appréciés – et ne dure guère. En janvier 1823, le comte Léon s’échappe pour rejoindre sa mère en Allemagne. Devenu un familier de la Reine Hortense, il fait de nombreux séjours à Arenberg (Suisse), vient à son chevet pour l’assister dans ses derniers instants et assiste à ses obsèques à Rueil.

Il correspond avec elle ainsi qu’avec Louis-Napoléon dont il devient l’un des principaux confidents. Narcisse Vieillard l’éveille au saint-simonisme. Il est député de la Manche de 1842 à 1846, siégeant comme bonapartiste puis, de 1848 à 1851, siégeant avec le parti démocratique. Pendant les premiers mois de la république, c’est l’un des principaux correspondants en France du prince Louis-Napoléon resté en exil.

En juin, il se porte garant, devant la commission exécutive et devant ses collègues, de la loyauté de celui-ci à l’égard du nouveau régime. En septembre, c’est à ses côtés que le prince décide de siéger à l’assemblée. Le soir du 20 décembre, c’est encore avec lui qu’il fait son entrée à l’Élysée. Il y reste son conseiller. Sincèrement attaché au Prince, il ne l’est pas moins à la République et ne voit pas l’Élysée comme l’antichambre des Tuileries.

A Victor Hugo qui accuse le Prince de vouloir l’Empire, Vieillard répond de son banc: « Imposteur ! Calomniateur ! Le Prince restera fidèle à la République». Il ne participe donc pas au coup d’État.

Vieillard est nommé au Sénat dès le 26 janvier 1852, en récompense de sa fidélité et de ses conseils. Il s’y singularise en votant, le 7 novembre, seul parmi ses collègues, contre le rétablissement de l’empire. Il « s’assure ainsi ou l’immortalité, ou une réputation d’original », comme l’écrit l’un de ses proches.

Narcisse Vieillard décède le 19 mai 1857, à Paris. Il meurt en refusant les derniers sacrements. De plus, il donne instruction à son exécuteur testamentaire de s’en tenir à un enterrement civil, ce qui fait scandale.

«C’est en un mot ce bon et honnête M. Vieillard – disait de lui Persigny – espèce de bourgeois gentilhomme, différent cependant de M. Jourdain en un point, c’est que sa manie, à lui, n’est pas la noblesse mais l’irréligion et la liberté. Quoique le meilleur, le plus doux, le plus inoffensif des hommes, il tenait absolument à passer pour athée et républicain.»

Sources : Choisel (Francis) Notice du bulletin du Cercle d’études et de recherches sur le bonapartisme, janvier-février 1998 ; Wikipedia ; jseynaeve.free.fr (militaires de toutes les époques morts pour la France). Date de création : 2007-01-26.

Photos

Monument

La stèle est ornée de deux canons en bas-relief, croisés, de facture inconnue.

Inscriptions :

VIEILLARD, Narcisse, mort le 19 mai 1857.

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Date de la dernière mise à jour : 1 août 2023