Emile Vernier voit le jour le 29 novembre 1829, à Lons-le-Saunier (Jura). Il suit son père à Besançon (Doubs) où ce dernier tient le Café Granvelle. Sa famille le place en pension au collège royal de Besançon, en vue d’une carrière militaire. Mais il ne se sent pas à sa place.
Voyant son goût pour l’art, on décide alors de lui faire suivre les cours de l’école de dessin de Besançon. Il peut, ensuite, entrer dans l’atelier d’un lithographe réputé, Collette, et suivre ses leçons dès 1850. Collette apprécie son travail mais également sa compagnie.
Il l’emmène avec lui à Fontainebleau où il reste deux mois. Là, il fait la connaissance de Théodore Rousseau, Henri Murger et Cicéri. Malgré son envie de se consacrer à la peinture, ses difficultés financières l’obligent à continuer la lithographie.
En 1857, il fait ses premiers essais au Salon de Paris avec plusieurs lithographies d’après Maurice Sand. En 1859, on le remarque grâce à un paysage. A partir de 1860, il est reconnu comme un des meilleurs lithographes. Emile Vernier s’attache également à reproduire les œuvres de beaucoup d’artistes peintres célèbres dont Courbet, avec qui il se lie par la suite, ou Corot.
Le 27 juin 1861, il épouse Marie Vauthier, également franc-comtoise. Il fait ensuite la connaissance du peintre Tassaert, qu’il reproduira souvent. Il effectue de nombreux séjours avec des amis à la campagne autour de Paris.
Emile Vernier y passe son temps à dessiner de nombreuses études, sans laisser de côté les lithographies qu’il envoie régulièrement à l’impression chez Lermercier. En 1865, il séjourne à Blois pour y reproduire en lithographie Gutenberg inventant l’imprimerie et La peste d’Ellian, d’après Louis Duvau. Ce séjour lui permet aussi d’exécuter de nombreux dessins des maisons et des quartiers de la ville, ainsi que des rives de la Loire et de ses châteaux.
En 1867, il expose au Salon deux tableaux représentant des environs de Besançon ainsi que de nombreuses lithographies d’après Henner, Tassaert et Courbet. En 1868, ses deux paysages, Le Village d’Avanne près de Besançon et Les bords de la Loire à Blois, sont accompagnés, au Salon, de six lithographies d’après Corot, Millet, Charles Jacque, Bonnat et Roybet.
Il séjourne à Yport, près de Fécamp (Seine-Maritime), en 1869, où il peut admirer la mer, lui inspirant le sujet d’un tableau. En 1869 et 1870, il devient membre du jury d’admission dans la section de gravure et de lithographie. Il obtient, la même année, une médaille pour son Rendez-vous de chasse et ses paysages, d’après Corot.
En 1872, il part en Espagne accompagné du paysagiste Paul Vayson. Au printemps 1874, il séjourne à Venise.
Il jouit d’un immense succès à l’exposition de Besançon, la même année :
« Cet artiste a le secret d’une « harmonie générale grise aux tons argentins et perlés qui sont du meilleur effet. Les marines qu’il expose : Le quai de Saint-Vaast-la-Hougue et La chapelle, du même pays, nous donnent une impression de fraîcheur et de plein air bien agréable. […] On sent que le peintre marche dans sa voie avec l’assurance d’un maître. Cela donne raison à son dernier succès comme aussi à ceux qui lui sont réservés dans un très prochain avenir. »
Ce succès en peinture arrive à point nommé, car la lithographie vit ses dernières heures de gloire, au profit d’une autre technique, l’eau-forte. Au début des années 1860, l’imprimeur Delâtre et l’éditeur et marchand d’estampes Cadart créent la Société des Aquafortistes. Bien que ne pratiquant pas l’eau-forte, Emile Vernier en fait partie. Ses œuvres sont imprimées par Delâtre pour être éditées par la maison Cadart et Luquet.
Courbet dit de lui qu’il est un homme nerveux. Vernier connait tous les artistes célèbres de Paris. D’un caractère aimable et enjoué, il se montre un excellent camarade, un ami plein de cordialité et de franchise raconte Victor Guillemin, qui l’a beaucoup connu. Emile Vernier meurt le 23 mai 1887.
Distinctions : chevalier de la Légion d’honneur (13 juillet 1881).
Prix : médaille à l’exposition universelle de Vienne (1873) ; médaille de troisième classe pour ses tableaux : Les pêcheuses de varech à Yport et La Seine à Bercy en décembre 1878 (1879) ; médaille de seconde classe au Salon de Paris (1880).
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2011-02-06.