Jeannette Vermeersch voit le jour dans une famille d’ouvriers du Nord. Son père est docker et sa mère ouvrière du textile. Dès l’âge de onze ans, elle travaille, d’abord comme servante chez un marchand de vins, puis dans une famille bourgeoise. En 1921, elle travaille comme ouvrière dans une usine de textiles, tout en faisant des ménages après ses heures à l’usine.
Son engagement syndical et politique commence en 1927. Elle adhère à la Confédération Générale du travail Unifiée (CGTU), à la Jeunesse Communiste (JC) puis au Parti Communiste. En 1929, elle est désignée pour aller avec une délégation d’ouvriers du textile à la découverte de l’Union soviétique. Elle rejoint la capitale russe malgré l’opposition de ses parents, avec un faux passeport. Jeannette Vermeersch choisit de rester plusieurs mois à Moscou, travaillant à l’Internationale syndicale rouge. Elle y rencontre Maurice Thorez venu assister au XVIe congrès du PCUS (Parti Communiste de l’Union Soviétique) en 1930.
Elle devient ensuite membre du secrétariat de la JC du Nord. Puis elle fait partie de la direction nationale de la JC, en 1932. À cette date, elle devient permanente du parti et se rapproche de Maurice Thorez. Ils vivent en couple dès 1934. Ils auront trois fils : Jean, né en 1936, Paul, né en 1940 à Moscou, et Pierre, né en 1946. Puis ils se marient le 17 septembre 1947.
Elle travaille aussi, avec Danielle Casanova et Claudine Chomat, à une nouvelle organisation de jeunesse, l’Union des Jeunes Filles de France. Après l’éclatement de la guerre d’Espagne en 1936, elle se consacre, en plus, à la mise sur pied d’un réseau de solidarités envers le camp républicain espagnol. Celui ci envoi des vivres et du matériel diver et organise l’accueil des réfugiés politiques en France.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, le 2 octobre 1939, elle transmet à Maurice Thorez la consigne de désertion, transmise par Eugen Fried en provenance de l’Internationale Communiste. Conduits par Alphonse Pelayo, ils partent ensemble vers le Nord, mais passent séparément la frontière belge. Jeannette et son fils Jean rejoignent Maurice Thorez dans une datcha à Moscou (Russie) en novembre 1939. Ils sont rejoints, quelques mois plus tard, par Arthur Ramette et Raymond Guyot.
Après le retour en France en 1945, elle se fait élire députée au sein de l’Assemblée constituante qui siège du 21 octobre 1945 au 5 mai 1946. Elle compte parmi les premières femmes députées. Ensuite elle sera réélue députée sans interruption jusqu’en 1958.
Elle fait partie d’abord de la commission du travail et de la sécurité sociale. Puis de 1948 à 1951, elle intègre aussi la commission de la famille, de la population et de la santé publique. Elle prend position sur les questions sociales, notamment sur le travail des domestiques, l’égalité des salaires entre hommes et femmes et dépose de nombreuses propositions de loi. Elle est ensuite sénatrice, de 1959 à 1968.
En 1950, année où Maurice Thorez est frappé d’hémiplégie et part se faire soigner en URSS jusqu’en 1953, elle fait son entrée au bureau politique du PCF, où elle siège jusqu’en 1968.
En 1956, en tant que vice-présidente de l’Union des Femmes Françaises, elle prend parti contre le « contrôle des naissances » :
« Le « Birth control », la maternité volontaire, est un leurre pour les masses populaires, mais c’est une arme entre les mains de la bourgeoisie contre les lois sociales ».
Cette position va à l’encontre de celles de nombreux militants, notamment dans les milieux médicaux.
Dans L’Humanité du 2 mai 1956, Maurice Thorez déclare à propos de l’avortement :
« Au lieu de vous inspirer des idéologies de la grande et petite bourgeoisie, vous auriez mieux fait de méditer l’article que Lénine a consacré au néomalthusianisme… Le chemin de la libération de la femme passe par les réformes sociales, la révolution sociale et non par les cliniques d’avortement. »
Deux jours plus tard, Jeannette Vermeersch déclare à propos de l’avortement :
« Depuis quand les femmes travailleuses réclameraient le droit d’accéder aux vices de la bourgeoisie ? Jamais ! ».
Mais, au Sénat en 1965, elle approuve une proposition de loi visant à abroger les lois réprimant l’avortement et la propagande anticonceptionnelle et à réglementer la commercialisation des moyens anticonceptionnels. La même année, elle vote pour la loi Neuwirth relative à la régulation des naissances.
Après la mort de Maurice Thorez en 1964, elle est critique à l’égard de la nouvelle direction de Waldeck Rochet. Elle préfère démissionner du Bureau politique en 1968. En effet, celui-ci manifeste sa désapprobation de l’intervention des troupes du Pacte de Varsovie en Tchécoslovaquie pour mettre un terme au « Printemps de Prague ».
Elle met fin par la même occasion à sa carrière politique. Elle se retire alors à Callian (Var) dans sa maison dont Nadia Léger lui avait offert le terrain.
Dans un entretien accordé au Figaro en 1998, elle déclare que Staline :
« était quelqu’un de raisonnable […], un grand homme, un véritable combattant » et ajoute que « 85 millions de morts à cause des communistes, c’est un terrible mensonge » auquel elle ne « croit pas ».
Elle décède le 5 novembre 2001, à Callian (Var). Elle repose avec son mari, Maurice Thorez, dirigeant historique du PCF (1900-1964).
Sources : Wikipedia. Date de création : 2024-05-23.