Née Marcelle Loyauté Lazaroiu en 1924, elle prend le pseudonyme de Céline Varenne en littérature. Elle est perpétuellement sur les barricades : son amour de la justice la pousse vers les êtres malheureux, dépossédés d’eux-mêmes.
Extrait (par Anne Morane) :
« Elle-même, intensément habitée par cet amour, par cette révolte, se jette dans les mots qui, d’un premier jet poussent des cris, parlent des étranglements de la parole avec fureur, avec une joie malheureuse si elle n’est pas partagée. »
Extrait (de quoi ?):
« Je suis née à Paris de parents et d’aïeuls parisiens. Pourtant, la branche maternelle fit alliance avec les Bretons. A la fin de l’adolescence, vient l’heure du choix. Les études de médecine à la Faculté de Paris, les Concours des Hôpitaux ; dix-huit ans consacrés, à l’hôpital Beaujon., aux techniques de pointe des maladies du sang : greffes de moelle; transplantations d’organes.
Nommée, sur concours, chef de service de Biologie au CHU de Saint-Paul à la Réunion, j’assumai pendant sept ans le contrôle des maladies du sang, sur la côte ouest de l’île. C’est un accident de santé, dû au climat tropical, qui devait entraîner mon retour en métropole.
Et l’écriture ? J’écris depuis que je suis en âge d’écrire. Pendant mon internat en médecine je rencontrai le poète Jean-Pierre Rosnay, fondateur du Club des Poètes à Paris. Dès lors l’écriture devint l’exigence de l’esprit et du cœur. En 1975, un concours de poésie devait permettre l’édition de mon premier recueil de poèmes Tic tac Toc, ou le temps d’un ricochet, chez Grassin.
Le choix du nom de Varenne vient de ma famille maternelle, originaire de la région de Morlaix. Mes activités médicales à la Réunion ont motivé la création de nouveaux recueils. Il fallait bien que j’en parle, des maladies du sang, de ces enfants, de ces jeunes hommes, mortellement frappés : La sandale broyée, 1990.
Il fallait bien que j’éprouve les malheurs de la Roumanie, terre natale de mon époux, en exil politique à Paris: Liberté/libertate, 1991…
« Vivre en poésie », suivre le chemin de l’écriture étaient devenus pour moi raison de vivre. J’eus la joie de recevoir quelques coupes et médailles et, en 1994, le prix de poésie du Président de la République pour l’ensemble de mon œuvre. D’autres recueils ont été publiés depuis dont « Tireur de langue » en édition franco-roumaine à Bucarest, 1995.
Avec un zeste d’humour, J’ai tenté de dire les contradictions de l’homme et la vision manichéenne du monde. C’est dans ce recueil que j’ai choisi de vous présenter quelques poèmes. J’y joins une analyse sympathique de missives. »
Extrait (de Monique Labidoure dans L’Anatomie d’une œuvre) :
« Pour arriver aux espaces blancs de la Couleur Confisquée il a sans doute fallu à Céline Varenne plus qu’un dit de révolte immédiate. »
Elle décède à Paris, en 2011. Elle repose avec Ernest Louis Hamel (1826-1898), historien et sénateur, et le gendre de celui-ci, Paul Maitrot de Varenne, (1864-1933) préfet du Gard.
Sources : -. Date de création : 2013-02-05.