Manuel (José Nogueira) Valadares voit le jour à Lisbonne (Portugal), le 26 février 1904. Il est diplômé en sciences physico-chimiques de la Faculté des sciences de l’Université de Lisbonne. Après un bref passage comme enseignant, il devient assistant à l’Institut portugais d’oncologie.
En 1929-1930, boursier du gouvernement portugais, il étudie au Radium Institut Suisse (RIS), à Genève (Suisse). S’il apprend de cette expérience, il conserve quelques critiques à l’égard du RIS qu’il trouve mal équipé et avec peu d’espace disponible, ce qui est insuffisant pour protéger le personnel des radiations.
Il passe ensuite un mois à l’institut anticancer de Turin (Italie), avant de retourner au Portugal. Il s’installe ensuite à Paris, où il travaille de novembre 1930 à 1933 à l’Institut Curie. Lors de sa première rencontre avec Marie Curie, il est très timide. Il présente son doctorat le 11 décembre 1933, sous la direction de Marie Curie, sous le titre Contribution à la spectrographie par diffraction cristalline du rayonnement.
Parmi les chercheurs avec lesquels il travaille, figurent Yvette Cauchois, Fernand Holwecket et Salomon Rosenblum. Dans un article qu’il publie en 1947, il indique qu’il a subit l’influence de Paul Langevin et Francis Perrin.
Pendant son séjour à Paris, il collabore aussi avec l’Institut Mainini, pionnier de l’utilisation des rayons X pour étudier les œuvres d’art, notamment au musée du Louvre.
De retour au Portugal, à l’Université de Lisbonne, et toujours boursier, il se consacre à l’étude de la physique nucléaire et de la spectroscopie des rayons X. Au cours des premières années, il subit le manque d’équipement approprié, dû à un manque de financement.
En 1936, il entame des recherches sur la spectrographie des rayons X et de la radioactivité. Mais il n’en présentera les résultats que quelques années plus tard. En 1936, tous les fonctionnaires doivent signer la déclaration suivante : « Je déclare sur l’honneur que je fais partie de l’ordre établi par la Constitution politique de 1933, avec un rejet actif du communisme et de toutes les idées subversives ». Valadares s’y conforme à contrecœur.
En 1937, il reçoit une bourse pour travailler avec João Couto, directeur du Musée national d’art ancien de Lisbonne. Il doit créer un laboratoire pour étudier les œuvres d’art à l’aide d’équipements radiographiques.
En 1940-1941, Manuel Valadares va, grâce à une bourse, à l’Institut Alessandro Volta, à Pavie (Italie). Là, il utilise un microphotomètre Moll pour étudier l’intensité des stries spectrales du plomb. Puis, il rejoint le Laboratoire de physique de l’Instituto di Sanitá Pubblica de Rome, où il utilise un spectrographe pour étudier la diffraction cristalline du rayonnement.
Il retourne ensuite au Portugal, où il joue un rôle important dans le début de la recherche atomique et nucléaire au Laboratoire de Physique de la Faculté des Sciences de l’Université de Lisbonne.
Manuel Valadares obtient un doctorat de l’Université de Lisbonne, en 1942. La même année, on lui offre un poste de professeur titulaire à l’Université de Porto (Portugal), mais il refuse l’offre parce qu’il veut se concentrer sur la recherche.
Par ailleurs, il prépare un manuel de l’étudiant en physique atomique, qui sera publié en 1947. C’est le co-fondateur, en 1943 de la revue Portugaliae Physica. Celle-ci diffuse les travaux de recherche effectués au Portugal, mais aussi ceux des scientifiques étrangers.
En juin 1947, Manuel Valadares est démis de ses fonctions par le gouvernement d’Estado Novo, avec beaucoup d’autres professeurs et de chercheurs des universités de Lisbonne, Porto et Coimbra. En novembre de la même année, il revient à Paris, à l’invitation d’Irène Joliot-Curie. Là, il occupe plusieurs postes universitaires.
Au CNRS, c’est le directeur du Centre de Spectrométrie Nucléaire et de Spectrométrie de Masse, jusqu’en 1968. En 1969, il devient directeur honoraire du centre.
Le consul portugais à Paris refuse de renouveler les passeports de Manuel Valadares, de sa femme et son fils, en 1966, sur ordre de Lisbonne. Par conséquent, Manuel Valadares demande la naturalisation française, avec le plein soutien de ses employeurs.
Manuel Valadares décède le 31 octobre 1982.
Hommages : Une rue porte son nom, à Lisbonne (Portugal).
Sources : Wikipedia. Date de création : 2022-02-10.