Paul Vaillant-Couturier voit le jour le 8 janvier 1892, dans une famille d’artistes. Il fait de brillantes études et obtient sa licence d’histoire et le doctorat en droit. Il exerce ensuite la profession d’avocat. Pendant la Première Guerre mondiale, il est mobilisé.
Il entre dans la vie militaire croyant et cultivant une certaine forme d’élégance, il en ressort pacifiste et surtout socialiste. En 1914, il est sous-officier dans l’infanterie, il termine la guerre avec le grade de capitaine dans les chars d’assaut. Il est plusieurs fois blessé et cité à l’Ordre de la Nation.
A contrario, on le condamne aussi plusieurs fois pour son action pacifiste. C’est à lui que l’on doit la retransmission et la publication de la fameuse « «chanson de Craonne» ». Cette chanson est l’hymne des « mutins » de 1917 et le haut commandement l’interdit.
Elle est devenue l’un des plus grands hymnes de l’antimilitarisme et du pacifisme. Paul Vaillant-Couturier adhère à la SFIO dès 1916. Il se sert de son expérience dans le journalisme pour quelques participations à des revues de jeunes artistes.
Avec Henri Barbusse, il crée en 1917, «l’Association Républicaine des Anciens Combattants». Il entre à la rédaction du «Canard enchaîné» en janvier 1917. Là, il se lie d’amitié avec Roland Dorgelès et Henri Béraud. En 1919, les 18 et 25 juin, il publie sous le titre «De l’utilité du Poilu pendant la guerre», analyse de la guerre où il dénonce la paix imposée à l’Allemagne.
Parallèlement, il est élu député de Paris en 1919. En 1920, après le congrès de Tours, il participe activement à la création du Parti Communiste Français. Il s’afficha à gauche, dans la tendance Souvarine et autre Rosmer Ses prises de position contre la guerre du Rif au Maroc l’envoient en prison.
C’est pendant son incarcération qu’il apprend son élection comme conseiller général de Villejuif (Val-de-Marne). Il se fait élire maire de cette citée en 1929 et il conservera ce poste jusqu’en 1937. Il est l’époux de Marie-Claude Vogel (1912-1996) qui est déportée à Auschwitz.
De 1942 à 1945. Elle est également témoin au procès de Nuremberg en 1946. Elle est membre du comité central du PCF, député de la Seine de 1946 à 1958, puis de 1967 à 1973. Marie-Claude Vaillant-Couturier est aussi membre du conseil d’administration du journal l’Humanité et du jury du prix littéraire Paul-Vaillant-Couturier.
Paul Vaillant-Couturier est aussi rédacteur en chef du journal l’Humanité, d’avril 1926 à septembre 1929. Il retrouve cette fonction de juillet 1935 à sa mort subite, le 10 octobre 1937.
Extraits (de Tartakowski (Danielle) Nous irons chanter sur vos tombes, Aubier, 1999) :
« Il a acquis un caveau dans sa résidence de Sainte-Croix-Volyestre, en Ariège et veut s’y faire enterrer aux côtés de ses parents, mais la direction du PCF convainc Marie-Claude, son épouse depuis peu, qu’il soit inhumé au Père Lachaise, avec les mêmes honneurs que ceux qu’a reçus Henri Barbusse. Un emplacement est proposé non loin d’Henri Barbusse, de Gerda Taro (militante morte pendant la guerre d’Espagne) et du docteur Domanski-Dubois (lui aussi militant mort pendant la guerre d’Espagne).
Son enterrement est l’une des dernières manifestations unitaires qui voit se côtoyer des hommes et des femmes appartenant à toutes les composantes du Front Populaire : le cortège funèbre traverse tout l’est de Paris, depuis la Maison des Syndicats, avenue Mathurin Moreau, jusqu’au Père Lachaise. La tribune et le catafalque sont dressés sur le Boulevard de Ménilmontant, devant le cimetière, les honneurs militaires lui sont rendus par deux compagnies de gardes mobiles et ses décorations militaires épinglées sur le cercueil.
Léon Blum, ancien Président du Conseil, est présent et l’allocution de Marcel Cachin est radiodiffusée. On y entend la « marche funèbre » de Chopin et « la Marseillaise ». La foule est évaluée à 500 000 personnes, « c’est un deuil national », selon l’Humanité. C’est le premier dirigeant du Parti communiste à qui cet honneur est rendu. »
Œuvres :
- La Visite du berger (1913) ;
- Lettres à mes amis, 1918-1919 (1920) ;
- Jean sans pain, histoire pour tous les enfants (1921) ;
- Trains rouges (1922) ;
- Le père juillet (1927) ;
- Les géants industriels ; L’Armée rouge et la Flotte rouge (1932) ;
- Enfance, souvenirs d’enfance et de jeunesse (posthume, 1946) ;
- Nous ferons se lever le jour (1947) ;
- Vers les lendemains qui chantent (1962).
Sources : Tartakowski (Danielle) Nous irons chanter sur vos tombes, Aubier, 1999 ; Bertrand (Régis), Groud (Guénola) Patrimoine funéraire français, Cimetières et tombeaux, Editions du patrimoine, CNM, 2016, page 209 ; Wikipedia. Date de création : 2006-08-27.