Issu d’une vieille famille limousine noble et ruinée, Jean-Baptiste Joseph Anne César Tyrbas de Chamberet, voit le jour en 1779. Il dépense les derniers sous de l’héritage maternel à passer un doctorat en médecine, où il est l’élève de Bichat. Il n’a ensuite d’autre ressource que de s’engager comme médecin militaire.
C’est d’abord la campagne d’Italie, puis l’Espagne où il connaît la défaite et la fuite, jusqu’à Waterloo. Ses mémoires, Mémoires d’un médecin militaire au XVIIIe et XIXe siècles, relatent les conditions dramatiques des soins dispensés dans les hôpitaux de campagne sous l’Empire.
Matériel inexistant, hygiène déplorable, épidémies propagées au galop par la proximité des lits… Les subsides accordés par l’État sont souvent détournés au profit des responsables de l’Armée, qui se soucient fort peu des soldats blessés ou malades et des nombreuses réclamations de l’auteur à leur sujet. C’est aussi un témoignage sociologique édifiant sur la vie d’un médecin au XIXe siècle et les relations parfois houleuses entretenues avec l’administration.
À la Restauration, Tyrbas de Chamberet devient professeur de médecine des hôpitaux militaires à Lille. Il séjourne pendant 25 ans en Flandre où il se marie. Puis il effectue une mission en Pologne pour y étudier le choléra, maladie épidémique qui menace alors toute l’Europe occidentale.
Journaliste et écrivain scientifique, il laisse de nombreuses études sur les sujets médicaux les plus divers et termine sa carrière en tant que gouverneur du Val de Grâce. Joseph Tyrbas de Chamberet décède à Paris, en 1862.
Distinctions : officier de la Légion d’honneur (13 novembre 1832).
Sources : Moiroux (Jules) Guide illustré du cimetière du Père Lachaise, Paris, 1922, p.336 ; Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2008-05-26.