Giuseppe Tortoni voit le jour en 1775, dans la région napolitaine (Italie). Il arrive à Paris, à 23 ans, en 1798, suivi de son épouse et de ses enfants, pour tenter sa chance. En 1804, il achète un café-pâtisserie, fondé en 1798 par un autre napolitain, Velloni, et situé à l’angle du boulevard des Italiens et de la rue Taitbout. Giuseppe Tortoni ajoute au premier étage une salle de billard.
Là se retrouvent des hommes politiques, des intellectuels, des femmes du monde et des demi-mondaines. Le café Tortoni connaît une renommée mondiale au XIXe siècle : beaucoup de voyageurs s’y arrêtent et en parlent. Il est souvent cité par les romanciers.
Honoré de Balzac, qui le fréquente, le cite souvent dans les romans de la Comédie humaine. C’est l’endroit où se retrouvent ses personnages : Maxime de Trailles, le comte de la Palférine, Henri de Marsay… Dans Splendeurs et misères des courtisanes (1847), c’est chez Tortoni que Madame du Val-Noble (une demi-mondaine) commande les glaces pour son grand dîner. Stendhal cite la salle de billard de Tortoni dans Le Rouge et le Noir.
Maupassant le cite également dans Un lâche (Contes du jour et de la nuit, 1885). Enfin, Marcel Proust l’évoque plusieurs fois dans À la recherche du temps perdu.
Parmi les habitués du café Tortoni, on trouve : l’écrivain Jules Barbey d’Aurevilly, le peintre Édouard Manet, l’homme politique Adolphe Thiers, l’homme politique allemand, le comte Otto von Bismarck, et le fondateur de l’International Herald Tribune, James Gordon Bennett junior.
Tortoni donne aussi son nom à un dessert : le Tortoni, une glace napolitaine.
Agé de 89 ans, en 1864, G. Tortoni rédige ses dernières volontés pour tenter de pérenniser son œuvre de façon à ce que ses descendants continuent l‘activité. Las, ce qu’il redoutait le plus se réalise ! En 1893, lorsque le café ferme ses portes, l’International Herald Tribune annonce :
« Tortoni a disparu de Paris aujourd’hui. Le café du coin du boulevard des Italiens et de la rue Taitbout, renommé pendant plus d’un siècle comme le haut lieu des grands noms de la littérature, des arts, et de l’aristocratie, sera remplacé par le café Brébant ».
Sources : Encyclopedia Universalis, Wikipedia. Date de création : 2011-08-26.
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