Charles Jean Joseph Thiron voit le jour en 1830. Comédien de grand talent et de grande renommée, il est sociétaire de la maison de Molière en 1872. Il s’éteint à Paris en 1891.
Extrait (du journal Le Progrès Illustré) :
« La Comédie Française vient de perdre avec Thiron l’un des plus fins et des meilleurs comédiens de nos jours. Il y a trois ans déjà qu’il a dû renoncer au théâtre où il parut pour la dernière fois dans la charmante comédie de Musset : «On ne badine pas avec l’amour». Pris d’un étouffement, au cours de de la représentation, on dû l’emporter sans connaissance, et depuis lors le mal a fait son œuvre, un mal cruel qui l’emporta après l’avoir longuement miné.
Thiron a passé rapidement à la Comédie Française à sa sortie du Conservatoire, et n’y ayant point réussi, il entre à l’Odéon où ses admirables qualités scéniques se développèrent rapidement. Rappelé sur la scène de ses débuts en 1868, il s’y fait une place très spéciale et chacune de ses créations lui valut un triomphe.
Tout le monde a encore présente à la mémoire l’exquise finesse qu’il mit, pendant vingt ans (1868-1889), au service des rôles les plus divers, depuis le marquis de «Mademoiselle de la Seiglière» et cet étonnant baron «d’On ne badine pas avec l’amour» jusqu’au Van Buck «d’il ne faut jurer de rien» et au Valet du «Gendre de M. Poirier», sans compter dans le répertoire, ses rôles de «Sosie», d’«Argan», de «Bridoison», ses reprises du Marquis de Villemer, de Philiberte, des «Effrontés», de Bertrand et Raton, et ses créations de L’Eté de la Saint-Martin, L’Etrangère, Daniel Rochat, la Princesse de Bagdad, Francillon, etc.
La Comédie Française fait une très grande perte quand les forces de l’excellent artiste le trahirent. Sa place y est restée vide ; il y a lieu de croire que c’est pour longtemps. »
Sources : -. Date de création : 2009-03-11.