(Louis) Adolphe Thiers voit le jour à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 15 avril 1797, d’une famille bourgeoise. Sa mère est parente d’André et de Joseph Chénier. En 1806, il entre comme boursier au lycée de Marseille. Il fait de brillantes études et est reçu avocat à Aix, en 1820. Il remporte un prix à l’académie avec l’Eloge de Vauvenargues.
En 1821, il vient à Paris. Il rejoint l’ami fidèle de toute sa vie, Mignard. Sur recommandation du député Jacques Antoine Manuel (1775-1827), il entre au journal le Constitutionnel où il publie de nombreux articles littéraires et politiques. Il prend part à la rédaction des Tablettes historiques et il commence à faire paraître les deux premiers volumes de son Histoire de la Révolution Française, ouvrage monumental à la gloire de la Nation.
C’est grâce à un travail préparatoire intense qu’il va mener à bien cet ouvrage terminé en 1827. Il publie en 1826, Law et son système, curieuse étude. Il fonde en le 1er janvier 1830 avec Mignet et Armand Carrel, un nouveau journal le National, pour défendre la Chartre. Tous trois vont combattre ardemment les erreurs qui vont mener à la Révolution de juillet 1830.
C’est Adolphe Thiers qui rédige la fameuse protestation des journalistes contre les ordonnances de Charles X. C’est lui qui attire l’attention du peuple sur le prince d’Orléans et qui détermine ce dernier à accepter le trône. Adolphe Thiers devient conseiller d’état, puis secrétaire général, puis sous-secrétaire d’état au Ministère des Finances (4 novembre 1830). Jusqu’à la fin du règne de Louis-Philippe il ne cesse de jouer un rôle important. Dès 1836, des dissensions se font jour entre lui et Guizot, surtout en politique extérieure.
A la prise des affaires par Guizot et son parti doctrinaire, Adolphe Thiers retrouve ces grands travaux d’histoire, de 1841 à 1845, il amasse une très importante documentation sur le Consulat et l’Empire. Pour cela, il voyage beaucoup. A son retour, il publie les deux premiers volumes de son Histoire du Consulat et de l’Empire (le dernier ne parait qu’en 1862). Cet ouvrage lui vaut l’appellation d' »Historien National ».
Il reçoit le prix biennal de l’Académie Française dont il fait partie depuis 1834. A cette époque, c’est un des chefs éminents du parti libéral. A la Révolution de 1848, il choisit de ne point combattre le Gouvernement Provisoire. Il se fait élire député dans quatre départements et choisit la Seine-Inférieure.
Le 10 février, il vote pour la présidence du prince Louis-Napoléon Bonaparte. Lors du coup d’état, on l’arrête et on le conduit à la prison de Mazas. Puis on le bannit, comme tant d’autres, du territoire national. Il revient en France en 1852 suite au décret. Les élections de 1863 le ramènent à la Chambre.
Son discours sur son opposition à la guerre avec la Prusse lui vaut un déchaînement d’injures. La révolution du 4 septembre réalisée, il refuse d’entrer au Gouvernement de la Défense Nationale, mais il accepte la difficile mission diplomatique qui le conduit de Londres, à Vienne, à Florence, à Saint-Pétersbourg, pour aller chercher des alliances.
Il échoue pratiquement. Les rigueurs du siège de Paris et la famine, les revers de nos armées obligent la France à supporter la loi du vainqueur. Une assemblée est élue pour traiter la paix. Thiers devient, le 17 février 1871, chef du pouvoir exécutif de la République Française. Il installe ce gouvernement à Versailles.
Il fait réprimer dans le sang la Commune de Paris au cours de la semaine sanglante qui fera entre 20 000 et 30 000 victimes. Le 30 août 1871, il devient Président de la République. Il se démet de ses fonctions le 24 mai 1873 suite à l’opposition persistante. Il restera de 1873 à 1876 le chef incontesté du parti conservateur républicain.
Le 3 septembre 1877, suite à une crise d’apoplexie, il décède à l’âge de 80 ans. Il repose avec sa femme Elise née Dosne, (1818-1880) et sa belle-sœur et amante, Félicie Dosne (1823-1906).
Sources : -. Date de création : 2005-10-18.