Adrienne Catherine de Noailles voit le jour le 24 décembre 1741. C’est la fille de Louis, quatrième duc de Noailles. C’est aussi la sœur du Jean-Louis Paul François, cinquième duc de Noailles. C’est, enfin, la tante de Marie Adrienne Françoise de Noailles, qui tient un salon, au 19ème siècle.
Le 26 juin 1760, elle épouse René de Froulay, comte de Tessé (1736-1814). En février 1764, lors de sa tournée à Paris, Mozart lui consacre sa sonate pour piano et violon. Il reçoit d’elle une tabatière en or et une montre en or.
Dans les premiers jours de la période révolutionnaire, elle est à Paris. Elle assiste aux séances à l’Assemblée et tient un salon. C’est dans ce salon, selon les frères Goncourt, que « s’élaborent des plans pour une monarchie constitutionnelle », et que Guizot qualifie de « petit groupe avec des manières élégantes » ou se rencontrent «les plus avancées des opinions ».
Ce salon se tient dans sa maison de ville, rue de Varenne, dans le faubourg Saint-Germain, à Paris. La décoration d’une salle de l’Hôtel de Tessé a été donnée au Metropolitan Museum par Mme Herman Straus. Lafayette, qui est son neveu, se rend souvent à sa maison de campagne, le château de Chaville (Hauts-de-Seine), construit en 1766.
Thomas Jefferson rencontre madame de Tessé, quand il est ministre plénipotentiaire en France, entre 1784 et 1789. Il commence une longue correspondance avec elle, après la visite de Chaville. Le 17 septembre 1789, il note :
« Nous avons une conversation gaie de quelques minutes sur leurs affaires, dans laquelle je mêle de saines maximes de gouvernement … Je suis heureux, et au moment de m’en aller, elle me suit et insiste pour que je dîne avec elle la prochaine fois que je viens de Versailles ».
Jefferson la rencontre à nouveau le 22 juillet 1792.
« Elle s’engage profondément dans une discussion politique : Je trouve que les démocrates de haut commencent à se refroidir un peu, et je pense que peu à peu ils se demandent s’ils ne doivent pas comprendre la raison ».
Ses cousins, Henriette Anne Louise d’Aguesseau de La Grange et Catherine de Cossé-Brissac, ainsi que sa nièce, Louise vicomtesse de Noailles, sont guillotinés, le 22 juillet 1794. En 1797, elle vit en exil à Witmold (Holstein, aujourd’hui en Allemagne). Elle est avec une suite importante : ses neveux Montagu, un vieux prêtre, l’abbé de Luchet et sa nièce, Adrienne de La Fayette.
En 1804, elle vend la maison à Johannes Schuback. Elle achète une maison à Paris, au n° 8, rue d’Anjou, (aujourd’hui rue du Faubourg Saint-Honoré). À leur retour d’exil, M. et Mme de Tessé retournent au château de Lavardin (à Mézières) et leur hôtel dans la ville du Mans. Ce qui reste de son immense fortune leur permet, à nouveau, de vivre richement. Dans les dernières années de sa vie, elle donne son hôtel de Tessé, pour faire un séminaire et un évêché. Le comte de Tessé, marquis de Lavardin, meurt à Paris le 21 Janvier 1814, âgé de 78 ans.
La marquise est particulièrement intéressée par les plantes indigènes d’Amérique que lui a données Jefferson pour le jardin du château. En 1788, la comtesse lui écrit et lui demande de lui envoyer des arbustes beautyberry arbuste (Callicarpa americana) et un arbre, le plaqueminier (Diospyros virginiana). Jefferson lui donne aussi un exemplaire de l’arbuste Floridus Calycanthus. En 1811, Jefferson accuse réception des graines, qu’elle lui a envoyées en 1809, d’un arbre indigène chinois (paniculata Koelreuteria) : c’est le premier spécimen de ce type aux Etats-Unis.
Jefferson lui écrit :
« Je la caresse avec des attentions particulières, comme elle me rappelle chaque jour l’amitié dont vous m’avez honoré ».
Elle décède le 1er février 1814. Elle repose avec son mari, René Mans Froulay, comte de Tessé (1736-1814).
Sources : Wikipedia ; Corentin de Silph. Date de création : 2010-11-22.