Pierre Marie Taillepied, comte de Bondy, nait à Paris, le 7 octobre 1766. Issu d’une famille de financiers, Pierre-Marie Taillepied de Bondy devint, en 1792, directeur de la fabrication des assignats. Après le 10 août, il donne sa démission, qui ne lui est accordée qu’avec réticence. Il se retire de la vie publique jusqu’à l’avènement de l’empire. Le prince Eugène, avec qui il est lié, le fait nommer chambellan de Napoléon Ier en 1805.
Taillepied suit l’empereur dans ses voyages et, au retour de la campagne d’Autriche, devient nommé maître des requêtes au Conseil d’État. Il est ensuite président du collège électoral de l’Indre (1809). Taillepied est attaché à la personne des rois de Saxe et de Bavière. Il fait partie des hauts dignitaires envoyés à Karlsruhe au-devant de la nouvelle impératrice Marie-Louise.
Nommé préfet du Rhône en août 1810, il s’y distingue par une administration active et vigilante. Il crée le nouveau quartier de Perrache à Lyon sur des marais qu’il fait combler et assainir. Il prévient la disette de 1812 et donne un grand essor aux travaux publics et au commerce. Lors de l’attaque de Lyon par les alliés en 1814, il organise lui-même la défense de la ville et n’en sort qu’avec le dernier régiment.
Les autorités autrichiennes d’occupation le remplacent à titre provisoire. Mais, lors de la Première Restauration, le gouvernement, cédant aux instances des Lyonnais, accepte de le maintenir à son poste. Il ne l’y laisse toutefois que brièvement. Durant les Cent-Jours, Napoléon le nomme préfet de la Seine. Élu représentant à la Chambre des Cent-Jours le 13 mai 1815 par l’arrondissement du Blanc (Indre), il sait, comme préfet, maintenir l’ordre dans Paris.
Il recommande le calme et la prudence à l’approche des troupes alliées. Il est l’un des trois commissaires chargés de négocier la convention du 3 juillet. Sous la Seconde Restauration, il figure comme témoin à décharge dans le procès du maréchal Ney (décembre 1815). Député du département de l’Indre, le 4 octobre 1816, il siège à gauche parmi les défenseurs de la Charte.
Il se fait réélire le 20 octobre 1818 puis, dans le 2e arrondissement de l’Indre (La Châtre), le 13 novembre 1822. Le 25 février 1824, il échoue dans le même collège et, huit jours plus tard, il échoua également au collège de département. Mais, le 17 novembre 1827, le 1er arrondissement électoral de l’Indre (Châteauroux) le renvoie à la Chambre. Il vote l’adresse des 221 contre le ministère Polignac et se fait réélire le 23 juin 1830.
Après la Révolution de 1830, Taillepied de Bondy remplace Odilon Barrot comme préfet de la Seine en février 1831. Dans ce poste délicat, il sait faire apprécier ses qualités d’administrateur avisé. Il quitte ces fonctions pour devenir pair de France le 19 novembre 1831 dans la fournée de 36 pairs nommée à l’instigation du gouvernement pour faire adopter par la Chambre haute le projet de loi abolissant l’hérédité de la pairie.
Au Palais du Luxembourg, il siège parmi les ministériels. Il devient par la suite chambellan de la reine Marie-Amélie. Enfin, c’est intendant de la liste civile, du 15 avril 1837 au 31 mars 1839, lorsque le comte de Montalivet fait partie du gouvernement. Pierre Marie Taillepied meurt à Paris, le 11 janvier 1847. Il est le père de François Marie Taillepied de Bondy (1802-1890), pair de France sous la monarchie de Juillet et sénateur de la Troisième République.
Titres : baron de l’empire (19 novembre 1809), comte de l’empire (14 février 1810).
Distinctions : chevalier (19 février 1809), officier (30 juin 1811), commandeur (20 novembre 1814), grand-officier (22 juin 1833) de la Légion d’honneur.
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2007-04-07.