David Szmulewski voit le jour le 26 juillet 1912, à Koło (Pologne), dans une famille juive très pauvre. Il reçoit une éducation juive traditionnelle. Militant sioniste dans un premier temps, il passe plusieurs années en Palestine mandataire, puis s’installe en France où il adhère au parti communiste.
Après le putsch du général Franco, il s’engage dans les Brigades internationales auprès des Républicains espagnols. Il combat dans la compagnie Naftali Botwin, constituée exclusivement de juifs polonais sous les ordres d’Emmanuel Mink (13e Brigade). Il est blessé au combat. Puis il se réfugie en France en 1939 où on l’interne dans différents camps.
Libéré par les autorités, il entre dans la résistance avant d’être arrêté et interné à Drancy. C’est là qu’il rencontre Alter Fajnzylberg. On le transfère au camp de Royallieu puis de là, on le déporte par le convoi n° 1 du 27 mars 1942 pour Auschwitz. Là, on lui tatoue le matricule 27849. Il fait partie du Kommando des couvreurs ce qui lui permet de circuler dans les trois camps du complexe d’Auschwitz.
Il prend part à la résistance dans le camp d’Auschwitz. Avec Emmanuel Mink et d’autres déportés depuis la France, il forment le premier noyau de l’organisation internationale de résistance d’Auschwitz. Un des objectifs de cette organisation est de sauver le plus de vies possible. Ainsi, ils donnent des conseils aux arrivants pour qu’ils échappent à la sélection pour les chambres à gaz. Ils montent aussi la garde pour permettre aux déportés de prier de d’organiser des cérémonies religieuses.
Comme il peut circuler dans tout le camp, il transporte nourriture, vêtements et médicaments, donne des informations à la résistance sur la situation des camps, les objets entassés dans le Kanada. Il aide à la préparation de l’évasion de nombreux déportés. Durant l’été 1944, le commandement de la résistance le charge d’organiser la prise de photos des installations de mise à mort de Birkenau afin de prouver au monde entier l’entreprise d’extermination.
C’est lui qui transporte avec Alter Fajnzylberg l’appareil photo, certainement trouvé au Kanada pour l’introduire près du Krematorium V. Il fait aussi la liaison entre les membres des Sonderkommando et l’organisation de résistance pour préparer la révolte générale du camp durant l’été 1944. Mais ce projet avorte.
Après guerre, il revient en Pologne où il occupe un poste de haut fonctionnaire. Mais la campagne antisémite orchestrée par le gouvernement polonais à partir de 1968 le pousse à quitter la Pologne. Il trouve refuge en France en 1970.
Il publie son témoignage en yiddish en 1984 : Zikhroynès fun vidershtand in Oyshwitz Birkenau (Souvenirs de la résistance à Auschwitz Birkenau). En 1987, il est interrogé par l’historien Jean-Claude Pressac sur les circonstances de la prise des photos des Sonderkommandos d’Auschwitz. Il meurt en 1990, à Paris (7ème).
Sources : Zaworonko-Olejniczak (Hanna) En terre d’exil, Tombeaux polonais dans les cimetières de Paris et de Montmorency (2011), p. 65 ; Wikipedia . Date de création : 2023-09-01.
