Son père Wladimir Gagneur, né à Poligny dans le Jura en 1807, est un avocat, journaliste et homme politique disciple de Charles Fourier. Défenseur de la République au moment du coup d’État du 2 décembre 1851, il est banni par l’empire. Rentré en France, il épouse Marie-Louise Mignerot (1832-1902), femme de lettres féministe et laïque. Leur fille Marguerite naît le 10 août 1857 à Bréry, près de Poligny (Jura), et Jules Grévy, condisciple de son père à Dôle, est son parrain.
Marguerite Syamour est, comme son père, profondément attachée aux valeurs républicaines de progrès social et d’émancipation. Elle se marie à Paris le 31 juillet 1879 avec Ernest Gegout, dont elle divorce en 1887.
Elle choisit de devenir artiste et se forme dans l’atelier d’Antonin Mercié (1845-1916) fouriériste lui aussi. Sa carrière artistique débute en 1884 sous le pseudonyme de « Syamour », contraction de « Syam », village du Jura, et du mot « amour ».
À partir de 1890, elle vit à Paris avec sa mère au 6, rue du Val-de-Grâce, et installe son atelier non loin de là, rue d’Assas. Elle devient l’amie de son voisin, le peintre et affichiste tchèque Alfons Mucha (1860-1939), pour lequel elle pose. Il fait d’elle une lithographie : Primevère (1899) et on reconnaît Marguerite dans d’autres œuvres de Mucha. Son salon accueille des artistes, des hommes politiques et des occultistes comme le colonel de Rochas. Elle côtoie aussi d’autres personnalités en vue comme le célèbre explorateur Pierre Savorgnan de Brazza.
Après la mort de sa mère en février 1902, Syamour se remarie le 12 novembre 1902 avec Jean Gérard Fréchou, médecin à Salins-les-Bains (Jura). Elle se lie ensuite avec Victor Poupin, journaliste anticlérical, conseiller général de Champagnole et député de la gauche radicale. Marguerite partage alors sa vie dans sa maison de Chatelneuf jusqu’à la mort de celui-ci en 1906.
Elle travaille ensuite à Paris et participe à diverses expositions, notamment en 1912. Sa carrière s’achève avec la Première Guerre mondiale mais elle vit encore longtemps, mourant à Paris le 21 mai 1945.
Bustes et médaillons (près de 200 !) :
- Frédéric Cournet, 1886, buste en bronze, cimetière du Père-Lachaise ;
- Madame Clemenceau, buste en plâtre, Salon des artistes français de 1885 ;
- Jules Grévy, buste en plâtre, Salon des artistes français de 1885 (épreuve en bronze à Mont-sous-Vaudrey, Jura, détruit en 1942) ;
- Auguste Vacquerie, buste en marbre, Salon des artistes français de 1886 ;
- Frédéric Christin, buste en bronze, 1887, Saint-Claude (Jura) ;
- Clarisse Coignet, buste en marbre blanc, 1888, musée de Besançon (Doubs) ;
- Pierre Savorgnan de Brazza, médaillon en plâtre, 1888, musée de Besançon (Doubs) ;
- Marie-Louise Gagneur, sa mère, buste en plâtre, Salon de artistes français de 1890 ;
- Wladimir Gagneur, son père, 1890, Poligny (Jura), détruit en 1942 ;
- Charles Fourier, buste en plâtre, Salon des artistes français de 1893 ;
- Jean Macé, buste en plâtre, exposition Union comtoise des arts décoratifs en 1897 ;
- Colonel de Rochas, buste en plâtre, 1898, musée de Grenoble (Isère) ;
- Charles Sauria, buste en bronze, 1898, Saint-Lothain (Jura) ;
- Victor Considerant, buste en bronze, 1901, Salins-les-Bains (Jura) ;
- Victor Schœlcher, buste en bronze, 1904 à Houilles (Yvelines) et musée Bartholdi (Colmar);
- Voltaire, buste en bronze, 1906, Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) ;
- Victor Poupin, 1906, son compagnon, buste en bronze, sépulture de Victor Poupin au cimetière de Chatelneuf (Jura)…
Statues :
- Le Vigneron, 1890, bronze, Poligny (Jura) ;
- Voltaire, 1887, Saint-Claude (Jura), détruite en 1942.
Allégories :
- La République, 1884, médaillon en plâtre, musée d’Arbois (Jura) ;
- Marianne, 1884-1885, bronze, Chatelneuf (Loire) ;
- Marianne, 1885, médaillon en plâtre, musée d’Airvault (Deux-Sèvres), réalisé pour la composition du catafalque de Victor Hugo ;
- La République, 1885, médaillon en plâtre, mairie de Bréry (Jura) ;
- La France nouvelle, plâtre, Salon des artistes français de 1886, Hospice Saint-Roch d’Issoudun (Indre) ;
- Diane, plâtre, 1891, musée de Sault (Vaucluse) ;
- Musique d’amour, 1894, haut-relief en plâtre, musée des beaux-arts de Besançon (Doubs) ;
- Méditation, 1896, marbre, musée des beaux-arts de Besançon (Doubs) ;
- Sapho endormie, 1897, plâtre, Lons-le-Saunier (Jura), exemplaire en marbre au musée de Cambrai (Nord) ;
- Harmonies, haut-relief en bronze, Salon des artistes français de 1898 ;
- La nuit d’octobre, plâtre, Salon des artistes français de 1901 ;
- Vision, 1903 (?), buste en marbre, musée des beaux-arts de Lons-le-Saunier (Jura) ;
- Recueillement, plâtre, Salon des artistes français de 1904 ;
- Baigneuse, Salon des artistes français de 1904 ;
- L’aurore, 1904, marbre, jardins du ministère de la Justice, Paris ;
- La République, 1907, buste, Poligny (Jura), détruit en 1942.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2021-08-16.