Jean Baptiste Antoine Suard nait à Besançon (Doubs), le 15 janvier 1732. Dans sa prime jeunesse, il est arrêté, mis aux fers et déporté aux Iles Sainte-Marguerite, pour avoir été témoin dans un duel où périt un officier, neveu du ministre de la Guerre, et surtout pour ne pas avoir dénoncé le meurtrier. On ne le libère qu’au bout de dix-huit mois d’internement. Avec l’abbé Arnaud, Suard dirige successivement le Journal étranger, La Gazette de France et la Gazette littéraire d’Europe.
Il traduit parallèlement des ouvrages anglais. Suard est l’ami de Marmontel, Buffon, Hume, Walpole, Robertson… Il fréquente les salons de Mmes de Tencin, Geoffrin, Lespinasse et Necker, il est membre du «Caveau». Dans ses fonctions de censeur des théâtres, il oppose son veto formel aux représentations du «Mariage de Figaro». Suard se fait élire une première fois à l’Académie Française, en 1772, mais le roi annule son élection. Deux ans plus tard, le 17 mars 1774, il remplace l’abbé de la Ville. C’est Jean Baptiste Louis Gresset qui le reçoit, le 4 août suivant.
Dans son discours de réception, il fait l’éloge de la philosophie et reprend la critique du discours de Pompignan, l’un des chefs du parti Gluckiste. Mais, il est battu par Marmontel, chef de file des piccinistes, aux fonctions de secrétaire perpétuel, à la mort de d’Alembert. Avec le début de la Révolution et la remise en question de l’existence de l’Académie, Suard est l’un de ceux qui prennent sa défense, il répond avec beaucoup de courage et de volonté, aux attaques de Chamfort.
En 1793, pendant la Terreur, il se cache à Fontenay-aux-Roses. Au lendemain du 13 vendémiaire, on le persécute puis, au 18 fructidor, on le proscrit. Suard poursuit la reconstruction de l’Académie, en 1800, avec Morellet et le grand maitre de l’université, Louis Fontanes (1757-1821). Il travaille au projet inspiré par Lucien Bonaparte et assiste aux travaux préparatoires. Bien plus tard, c’est lui qui expose à Louis XVIII, le vœu que forment les anciens académiciens pour reprendre le nom d’Académie Française.
Dans l’organisation de 1803, Suard conserve son ancien fauteuil. Il devient secrétaire perpétuel de la nouvelle compagnie. En 1816, il prend part à la réorganisation. Il collabore avec le comte de Vaublanc à l’établissement des listes d’académiciens, donc de ceux qui en sont exclus. Suard écrit alors dans le Journal de Paris, le Journal des Indépendants et Le publiciste. Il tient un salon littéraire que fréquente Guizot.
Il fait partie de la commission du dictionnaire. Garat a publié des «Mémoires Historiques» sur Suard et le 18ème siècle. Jean Baptiste Antoine Suard décède le 20 juillet 1817. Il laisse des discours académiques.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2006-06-13.