Alfred (Emile Léopold) Stevens nait à Bruxelles (Belgique), le 11 mai 1823. Il est très tôt attiré par la peinture. Il est l’élève de François Joseph Navez, lui-même disciple de Louis David, peintre officiel de l’Empire. En 1844, il quitte la Belgique et s’installe à Paris. Il commence par peindre des sujets reflétant la vie misérable des basses classes de Paris.
Lors de l’exposition Universelle de 1855, il attire l’attention de l’Empereur Napoléon III avec son tableau intitulé «Ce que l’on appelle vagabondage». Le souverain aurait alors revu la façon dont l’armée arrête les vagabonds ou vus comme tel, au bénéfice de l’armée plutôt qu’à celui des dits vagabonds. Pendant un temps, on peut le rattacher aux peintres pompiers, à cause de ses thèmes historiques et son goût pour l’orientalisme de pacotille, très prisé à l’époque.
Vers 1860, il change de genre et de sujet. Il devient alors le peintre de jeunes femmes habillées selon la mode d’alors. Il s’agit de dames et de jeunes filles de la bonne société, posant dans des intérieurs cossus, bourgeois et élégants. On peut comparer ses scènes d’intérieur au peintre Henri Gervex. On l’appelle également le Gerard Terboch français, en hommage à son talent à rendre les détails des étoffes et des parures.
En 1867, il triomphe à l’Exposition Universelle. Il est dans son élément et parfaitement à l’aise à la Cour Impériale de Napoléon III. Stevens fréquente tout à tour l’aristocratie, la haute société aussi bien que les milieux bohèmes et artistiques de la capitale. Il est l’ami intime d’Edouard Manet à qui il présente le grand marchand de tableaux Paul Durand-Ruel. Stevens l’invite à son cercle d’amis et de relations : Edgar Degas, Berthe Morisot, et Charles Baudelaire.
Il peint aussi des marines et des scènes côtières dans un style plus léger, proche de l’impressionnisme et d’Eugène Boudin. En 1886, il publie Impressions sur la peinture, qui rencontre un vif engouement. En 1900, c’est la consécration : il est le premier artiste vivant à obtenir une exposition individuelle à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. Mais, il tombe malade, à compter des années 1890, il cesse de peintre.
La mort vient le chercher le 29 août 1906. De son vivant, peintre adulé, exposé partout dans le monde, mort, sa peinture est tombée dans l’oubli au profit des impressionnistes, pourtant ses amis les plus chers.
Distinctions : chevalier de la Légion d’honneur (1867).
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2006-12-21.