Marie Geneviève Marguerite Marcoz, vicomtesse de Senonnes, voit le jour à Lyon, le 29 juin 1783. C’est la fille de Joseph Marcoz, négociant, drapier et bourgeois lyonnais et de Geneviève Coupet.
Elle reçoit à Lyon, instruction et éducation. Elle connait dans cette même ville la période troublée de la Révolution française. Prénommée Mariette, elle voyage peu avant son premier mariage. Elle se marie le 19 avril 1802 à Lyon avec Jean Talensier. Une fille nommée Geneviève Amélina nait de cette union, le 4 avril 1803 à Lyon (Rhône).
Les beaux-parents Marcoz logent, blanchissent et nourrissent le couple pendant deux ans. Le commerce des draperies appelle le jeune ménage à Rome, où l’union se dissocie. Ils divorcent probablement en 1809. Une fausse légende indique que Marie Marcoz est italienne d’origine, et plus précisément transtévérine.
Elle se donne probablement pour Italienne et se rajeunissant, se disant née en 1787. Divorcée, elle reprend ses relations avec les milieux d’artistes et des artistes la choisissent pour modèle. C’est dans ces circonstances, que peintre amateur à Rome, Alexandre de la Motte-Baracé semble l’avoir rencontrée dans la rue. Elle devient sa maîtresse, de 1810 à 1814, puis sa femme en août 1815.
L’annonce de ce mariage est l’occasion d’une brouille avec sa famille en raison de l’origine de Marie Marcoz et de son statut de divorcée. Néanmoins, Marie Marcoz devient vicomtesse de Senonnes, et tient son rang comme une dame de haute naissance. Madame de Senonnes accompagne le vicomte dans ses visites en Italie, et a la réputation d’émerveiller partout par sa beauté.
C’est à l’époque en 1814, que le vicomte cherche à la faire peindre. Un ami, Ingres, réalise, en Italie, la peinture. Le tableau s’intitule longtemps : La transtévérine.
Lorsque Napoléon Ier doit rendre le trône aux Bourbons, Alexandre de la Motte-Baracé, sa femme et sa fille se rendent à Paris pour profiter des faveurs royales.
La vicomtesse de Senonnes décède le 25 avril 1828, à Paris, laissant son deuxième mari veuf. Elle repose avec son mari, Alexandre Lamote-Baracé, vicomte de Senonnes (1781-1840), homme de lettres et peintre.
Extrait (de Mme de Senonnes à Rome, dans le Nouvel Observateur du 15/01/2011) :
« Dans la ville éternelle, dans son atelier, Dominique Ingres se penche sur le croquis d’un portrait. D’un trait précis, appliqué et parfait, il voit le portrait d’une femme nue assise. Levant les yeux, il contemple à quelques pas de lui Mme de Senonnes, son modèle, vêtue d’une robe rouge formant un superbe contraste avec la tonalité éclatante du jaune du divan sur lequel elle est assise. C’est nue qu’il l’a dessinée, comme à son habitude, c’est sa méthode.
Il est sûr d’obtenir ainsi un équilibre parfait de son sujet, alliant des proportions sans défaut à une rigueur du trait. Ensuite, il l’habille. Sur sa toile posée sur son chevalet, il esquisse le portrait. Le regard de son modèle porte l’empreinte de la nudité primitive, il conserve cette réserve et cette gêne atténuées de sa féminité offerte. Le portrait final est remarquable, le dessin est d’une grande pureté, la couleur n’est qu’un argument, un complément.
L’homme est d’une sensualité exacerbée, l’artiste retransmet cette passion du désir et de la chair. Ses portraits de femmes sont tous emplis de la sensibilité du contour et de l’extrême précision du modèle. »
Sources : Le Nouvel Observateur du 15 au 21 janvier 2011. Date de création : 2006-03-10.
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