Samuel (Solomonovitch) Scheikevitch voit le jour le 17 mars 1842. Il devient avocat à la Cour d’appel de Moscou. C’est aussi un collectionneur d’art, de dessins et d’estampes) et un ami des peintres et des musiciens. Il décède le 10 novembre 1908. On vend ses collections aux enchères à l’Hôtel Drouot, du 24 au 28 mai 1910.
Extrait (de la rubrique nécrologique) :
« Mort à Paris de Samuel Solomonovitch Scheikevitch, avocat à la Cour d’appel de Moscou et collectionneur d’art. Après avoir été chef du cabinet du procureur général à la cour d’appel de Moscou, il est fort estimé au barreau de Moscou comme avocat de causes célèbres. Il quitte la Russie en 1896 et vient s’installer à Paris, 28 avenue Hoche dans le 8ème arrondissement.
Tout en continuant à donner des avis très appréciés sur le droit russe à ceux qui venaient recourir à sa grande compétence, il s’occupa d’art, de peinture et de musique. Collectionneur des plus érudits, il avait réuni en Russie une très belle collection de livres, de dessins et de gravures, principalement du dix-huitième siècle, qu’il compléta à Paris par des acquisitions faites avec discernement.
Une de ses filles, Elisabeth dit « Lili », avait épousé le sculpteur François Léon Sicard. Son autre fille, Marie, avait épousé le fils du peintre Carolus-Duran, dont elle ne tardera pas à se séparer. Très cultivée, elle dessinait et peignait avec talent et connaîtra la plupart des écrivains et des artistes de son temps.
Amie de Reynaldo Hahn, elle fit la connaissance de Marcel Proust, vers la mi-août 1912, au Casino de Cabourg. Née presque instantanément, l’amitié de l’écrivain et de la jeune femme ne prit fin qu’à la mort de Proust.
Son fils aîné, Antoine est marié à Mlle Knight, fille du sénateur. Enfin, Victor, le dernier de la fratrie, est mort au champ d’honneur.
Remarquablement intelligent, lauréat au Concours Général en 1900, 1901 et 1902, docteur en droit puis avocat, il n’hésitera pas à rejoindre le 103ème régiment d’infanterie à Alençon dès le mois d’août 1914. Sous-lieutenant, commandant une unité, il meurt le 15 septembre 1914 à Tracy-le-Val en avant du Bois de la Montagne, atteint par deux éclats d’obus. »
Sources : SCHEIKEVITCH Victor (1885-1914) (avocatparis.org). Date de création : 2016-04-23.