Le comte Georges Alexandre Césarée de Saint-Exupéry voit le jour le 17 mai 1757, à Moissac (Tarn-et-Garonne). C’est le dernier des cinq enfants d’une famille « autorisée à monter dans les carrosses du Roi ». Entré dans la carrière des armes, il devient sous-lieutenant, le 10 juin 1774, dans le régiment d’infanterie de la Sarre, à Metz, dont le colonel est le duc de la Rochefoucauld.
Il suit son régiment dans ses diverses affectations : Lille (octobre 1775), Rouen (octobre 1776), Morlaix (mars 1778), Poitiers (octobre 1778). Le 20 juin 1779, il passe lieutenant-en-second, avant que le régiment ne rejoigne Brest, en juillet 1779. A la fin de 1779, il embarque sur le Triton, vaisseau de 64 canons faisant partie de l’escadre de Guichen. Il y commande en second un détachement de la Sarre servant de garnison au vaisseau.
D’autres détachements de la Sarre sont également embarqués à bord du Citoyen, du Réfléchi, du Caton, et du Conquérant. Il tient alors un journal où il relate ses impressions de voyage et ses souvenirs de campagne. Son colonel, le duc de la Rochefoucauld, dans une lettre du 22 juin 1783, lui demande de rédiger ses « Souvenirs » à partir de ce journal.
Parti de Brest le 2 février 1780, le Triton participe aux affrontements entre la flotte de Guichen et celle de l’amiral Rodney les 17 avril, 15 et 19 mai 1780. Il prend part au siège et à la prise de Pensacola, en avril-mai 1781. Suit alors, sous les ordres du comte de Grasse, la campagne sur les côtes de Virginie et la victoire de la Chesapeake.
De Grasse quitte la Virginie le 4 novembre. Le 8 novembre, Le Triton se détache de l’escadre avec 3 autres vaisseaux pour regagner Saint-Domingue. Ils y arrivent en décembre. Le 22 mars 1782, ces vaisseaux quittent Saint-Domingue pour escorter un convoi de 150 voiles en route vers la France. Le Triton revient à Brest le 13 mai 1782. Mais il a perdu, par maladie, près de la moitié de son équipage, depuis son départ en février 1780.
Saint-Exupéry lui-même est gravement malade lors du retour. Le 29 mai 1782, peu après son retour, il devient lieutenant-en-premier. Il reçoit une « gratification extraordinaire » de 300 livres avec la note suivante :
« Cet officier embarqué sur le vaisseau le Triton, y a commandé en chef son détachement et l’a ramené dans le meilleur état. Il s’est trouvé aux combats des années 1780-1781 et à Pensacola où il s’est conduit avec distinction ».
Cette gratification s’ajoute aux parts qui lui reviennent sur les prises effectuées par les escadres de Guichen, Monteil et de Grasse. Ayant obtenu un congé, il le passe auprès de son frère et de ses sœurs, au castel de Saint-Amans de Lourcinade, près de Moissac. Son père décède en 1778. Il demande alors une prolongation de ce congé. Il rédige alors ses « Souvenirs » qu’il adresse à La Rochefoucauld.
Ce dernier loue son esprit de franchise et de vérité dans les lettres qu’il lui adresse avant de quitter le commandement de la Sarre. De fait, peu de personnes trouvent grâce à ses yeux et échappent aux « vérités dures ». Car il ne montre pas beaucoup d’indulgence envers le marquis de Bouillé, le comte de Grasse, Don Solano-y-Bote ou lord Cornwallis.
Après avoir rejoint son régiment à l’issu de son congé, il est nommé capitaine en second en 1788. Le 13 avril 1790, il épouse, à La Rochelle, Suzanne Victoire Green de Saint-Marsault (1766-1825), fille de Louis Henri Green de Saint-Marsault, capitaine de vaisseau, et de Victoire de Lestang. Ils auront deux fils : Jean-Baptiste (1791-1843) et Alphonse (né en prison à Saintes, en mai 1796-1853).
Il démissionne de l’armée à la fin de 1790. Émigré en 1792, il fait les campagnes de 1792 à 1794 dans le camp des émigrés. Inscrit sur la liste des émigrés depuis le 24 septembre 1793, il revient en France en 1795. Il se manifeste à Lyon, Paris et La Rochelle, produisant des certificats établissant une résidence continue en France.
Bien que la convention ait dénoncé la pratique des faux certificats, il se résout à se mettre en règle. Il adresse, le 14 mai 1795, une pétition demandant à être rayé de la liste des émigrés. Celle ci est enregistrée le 5 juin à La Rochelle. Il séjourne ensuite chez sa belle-sœur à Fontenay-le-Comte. Mais il est arrêté le 2 août. Selon son récit, on le conduit « garrotté comme le dernier des scélérats » à la « maison des coupables » de Fontenay.
De là, on le conduit le 7 août, « à pied, au plus fort de la chaleur, attaché par le milieu du corps à la queue du cheval d’un des gendarmes qui l’escortent » à Saintes où siège le plus proche tribunal criminel. On l’y écroue et son épouse peut le retrouver. S’en suit une longue procédure, au cours de laquelle il s’efforce de prouver qu’il n’a jamais émigré. Sans doute faute de preuves suffisantes, il échappe à la peine de mort.
Un décret du Directoire, le 15 novembre 1796, le bannit du territoire de la République tout en le maintenant sur la liste des émigrés. Sorti de prison le 10 mars 1797, il part alors pour l’exil en Suisse, le 11 juin. Escorté par un gendarme à la frontière la plus proche, il rejoint Constance, en janvier 1798. Rayé de la liste des émigrés le 16 février 1802, il prête serment à la Constitution, le 5 mars, à la préfecture de la Seine.
Après le décès de son frère aîné qui n’a pas émigré, il hérite du titre de comte de Saint-Exupéry. Il réside principalement à Paris. En 1815, il demande sa retraite. Il meurt à Paris le 8 mai 1825. Sa veuve le suit de peu : elle meurt à La Rochelle le 4 décembre.
Distinction : chevalier de Saint-Louis.
Sources : Descendants de Saint Exupéry : Sidney Emery (rédacteur), Olivier et Pierre de Giraud d’Agay ; Geneanet. Date de création : 2017-04-25.
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