Jean-Baptiste Roussilhe voit le jour le 27 février 1732, à la Mallevieille, hameau de Valuejols (Cantal). Jean-Baptiste étudie, à Saint-Flour, au collège des jésuites où il fait de brillantes études classiques.
Ses études terminées, en 1754, il vient à Paris où il se place chez un notaire. Puis, avec la guerre de Sept ans, il s’engage comme secrétaire-aide de camps auprès d’un officier supérieur, de Lastic, lui aussi auvergnat.
Il vit à Marseille, entre 1775 et 1791. Il y travaille comme ingénieur au port. A partir de 1782, il se charge du curage du port qui pose de gros problèmes d’envasement. Il prend alors le nom de Roussilhe de Morainville.
En 1783, il conçoit une drague qui permet un dégagement plus rapide et à laquelle on donne le nom de « Marie salope ». En 1791, le haut fond du port est presque entièrement réduit et le plan d’eau couvre 24 ha.
Pour faire creuser des soubassements de roches dures, il invente le « pétard sous-marin ». Il dégage ainsi le Lacydon, futur Vieux-Port. Il parvient aussi à approfondir la rive, ce qui permet l’accessibilité de plus gros navires.
Parallèlement, il devient adjoint au comité des finances avec son ami Charles Delacroix, le père du peintre. En 1789, il publie « L’union des trois ordres et la poule au pot ou le moyen de remplir le déficit et d’assurer l’extinction totale des dettes de l’état sans faire de nouveaux impôts ». En 1790, il propose un projet de loterie nationale pour procurer à l’état des fonds.
Puis il publie « La manière de rembourser la dette exigible et de vendre les biens nationaux promptement et avantageusement avec une simple émission de deux cents millions de nouveaux assignats ».
Le 11 août 1790, il fait un discours à la tribune de l’assemblée nationale pour promouvoir de nouveaux bassins de construction. L’assemblée adopte son projet et lui demande d’aller à Toulon pour effectuer un devis. Mais la Terreur met un terme à ce projet.
Malheureusement, proscrit par Robespierre comme aristocrate et ami de Louis XVI, il quitte Marseille pour se réfugier en Auvergne, à la Mallevieille. Il y reste les 14 mois de la Terreur.
Après la Terreur, il retrouve son ami Charles Delacroix et rentre au Ministère des affaires extérieures. En 1796, il se rend en mission secrète en Angleterre pour un premier essai de négociation.
En 1797, le Directoire le charge de fabriquer plusieurs millions de faux billets de banques anglais. Il doit ensuite les faire passer en Hollande et en Angleterre. C’est une réponse à la fabrication de faux assignats par les Anglais. Mais ceux-ci ont eu vent de l’affaire et le résultat n’est pas concluant.
En 1797, Il arme à ses frais les corvettes La République et La Sagesse, le brick Président Parker et la frégate L’Africaine, pour faire la course aux Indes. Mais la corvette La République est arrêtée à Bordeaux en mission secrète.
Bonaparte le fait venir à Toulon pour avoir son avis sur la meilleure façon de prendre la ville. Le 27 brumaire An VII, il se charge de l’approvisionnement de Paris en grain avec un mois d’avance en échange de l’exclusivité des exportations.
Par ailleurs, il est membre de la société d’agriculture du Cantal. Il tente alors d’introduire des moutons mérinos d’Espagne qu’il fait hiverner dans le Lot.
Agé de 66 ans, Jean-Baptiste se retire à Paris. Mais il n’a pas un tempérament à rester inactif et il devient industriel. Pour pallier au blocus pendant l’empire et au manque de café, il installe une fabrique de poudre de chicorée au Gros-cailloux à Paris. Par malheur, cette fabrique est détruite par un incendie.
Ne se décourageant pas, il crée une filature de lin, rue du château Landon, à Paris. Affaibli par l’âge et par l’incendie de sa fabrique, il meurt le 8 mai 1822, chez lui, rue du château Landon (Paris 10ème).
Sources : https://www.aprogemere.fr. Date de création : 2022-09-04.