Jean, dit Pierre dans sa famille, Rousselot voit le jour le 14 octobre 1846, à Saint-Claud (Charente). Lui-même signe ses publications sous le nom de l’abbé Rousselot ou de l’abbé P-J. Rousselot. L’abbé Rousselot est considéré comme le fondateur de la phonétique expérimentale tant en recherche fondamentale qu’en recherche appliquée.
Il propose d’étudier les modifications phonétiques des parlers par une méthode expérimentale. Il en déduit alors les lois phonétiques des changements et plus généralement les processus analysés jusque-là par la linguistique historique. Les deux volumes des Principes de Phonétique Expérimentale, publiés en 1897 et 1901, marquent le tournant d’une véritable réarticulation scientifique.
La phonétique, après la médecine de Claude Bernard (1865) et la psychologie de Pierre Janet (1889), se déplace des sciences expérimentales vers les sciences de la vie et de l’Homme. C’est par des observations sur le terrain qu’il comprend que :
«la phonétique doit prendre pour base, non des textes morts, mais l’homme vivant et parlant».
C’est par l’incapacité de ses maîtres à réentendre à partir de ses propres notations ce que son oreille exercée a entendu sur le terrain qu’il se met à l’enregistrement à l’aide d’appareils dérivés ou créés à partir de l’instrumentation de la physiologie expérimentale du laboratoire d’Étienne Jules Marey du Collège de France.
Pour lui, la phonétique expérimentale, science d’observation et d’expérimentation, débouche naturellement sur des applications pédagogiques et thérapeutiques. Celles ci concernent : l’enseignement du français, des langues étrangères, la correction des erreurs de prononciation et la rééducation des sourds.
L’abbé Rousselot influencera de nombreux phonéticiens français et étrangers : Josef Chlumsky, Jean Poirot, Giulio Panconcelli-Calzia, Théodore Rosset, George Oscar Russell, Raymond Herbert Stetson…
Pendant la guerre 1914-1918, il met au point des techniques de repérage par le son des canons ainsi que des sous-marins allemands.
Il meurt le 16 décembre 1924, dans son appartement situé au 23, rue des Fossés-Saint-Jacques à Paris.
A sa mort en 1924, il y a des laboratoires de phonétique expérimentale dans le monde entier. Paris en compte cinq : au collège de France, à la Sorbonne, à l’Alliance française, aux Sourds-Muets, et chez le Dr Thooris. Ce dernier est spécialement orienté vers les sports et la préparation militaire.
En France, il y en a d’autres à Montpellier, Rennes, Lille, Grenoble et Lyon. A l’étranger, on en trouve à Liège, Louvain (Belgique), Groningue (Pays-Bas), Hambourg, Marbourg, Koenigsberg (Allemagne) …
En 2024, pour le centenaire de sa mort, on organise un colloque et un dossier spécial parait dans la revue de l’Institut Catholique de Paris.
Distinctions : chevalier (30 septembre 1920) de la La légion d’honneur.
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2009-03-11.