ROUSSEL Raymond (1877-1933)
France

photo anonyme à Milan, 1896
Ecrivain, auteur des « Impressions d’Afrique »

Raymond Roussel voit le jour le 20 janvier 1877. En 1893, à seize ans, il entre au Conservatoire National de Musique (piano). L’année suivante, il hérite de la fortune de son père, ancien agent de change. Il se retrouve multimillionnaire.

Il commence à écrire des vers pour accompagner ses compositions musicales. À dix-sept ans, il écrit Mon Âme, un long poème publié trois ans plus tard dans Le Gaulois.

En 1896, il commence la rédaction d’un long poème intitulé La Doublure, pendant lequel il aura ce qu’il appelle une « curieuse crise ». Pendant quelques mois, il éprouve une « sensation de gloire universelle d’une intensité extraordinaire ». Le 10 juin 1897, il fait paraître ce poème qui est un total insuccès. Il tombe alors en dépression.

Pierre Janet le soigne et décrit son cas dans De l’angoisse à l’extase. Malgré tout, il continue de passer des auditions de pianos. Il a une grande admiration pour les académiciens, Paul Bourget et Pierre Loti. Il aime également le poète François Coppée. Par ailleurs  il fréquente les salons mondains jusqu’en 1897. C’est là qu’il rencontre Marcel Proust et bien d’autres.

En 1910, c’est la parution d’Impressions d’Afrique, auquel personne ne s’intéresse sauf Edmond Rostand qui prétend en faire une « pièce extraordinaire ». Roussel en fait alors jouer successivement trois versions, mais la critique s’acharne sur la pièce qui est un échec. En 1914, parait Locus Solus, qui n’est pas mieux accueilli.

Roussel charge alors Pierre Frondaie d’en faire une adaptation théâtrale, qui est aussi un insuccès et provoque des bagarres. Le nom de Roussel accède alors à une célébrité de scandale.

En 1920 et 1921, il effectue un tour du monde. Il séjourne notamment à Tahiti, sur les traces de Pierre Loti. Le 5 mai 1924, pensant que ses pièces échouent car ce ne sont que des adaptations, Roussel écrit L’étoile au front, mais c’est encore un échec accompagné de bagarres dont les partisans sont plus nombreux.

C’est alors que Robert Desnos lança son mot célèbre : « «Nous sommes la claque et vous êtes la joue». Le 2 février 1926, c’est la dernière pièce, La poussière de soleils, dont les places s’arrachent et sans bagarres, mais toujours avec une mauvaise critique. En 1932, il fait paraître ses Nouvelles Impressions d’Afrique, suivi de cinquante-neuf énigmatiques dessins à la plume d’Henri-Achille Zo.

Par ailleurs, Raymond Roussel est un inventeur dans bien des domaines. Il dépose un brevet sur l’utilisation du vide. Puis il formule aux échecs la méthode de mat dans le cas d’une finale Roi, fou et cavalier contre roi seul. Il découvre un théorème mathématique, etc. Enfin, il reçoit aussi une médaille d’or de tir au pistolet.

Mais, le 14 juillet 1933, on le retrouve mort, dans sa chambre d’hôtel, à Palerme (Italie), suite à un excès de barbituriques. Quelques jours auparavant, il avait déjà tenté de s’ouvrir les veines. Raymond Roussel a demandé à être inhumé seul dans un caveau comportant trente-deux places, en référence au nombre de pièces d’un jeu d’échec, car il avait une passion sans limite pour ce jeu. Ce vœu n’a toutefois pas été réalisé.

Précurseur des surréalistes, André Breton (qui dit qu’il est « Le plus grand magnétiseur des temps modernes »), Jean Cocteau, Louis Aragon, Paul Éluard et Georges Perec l’admirent. Mais il est assez peu lu, compte tenu de la très grande complexité de ses ouvrages.

Sources : –. Date de création : 2007-02-22.

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Monument

Inscriptions : Famille R. ROUSSEL

Raymond, ROUSSEL, 1877-1933.

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Date de la dernière mise à jour : 1 août 2024