ROUQUES Pierre (1900-1952)
France

Pierre (Jean Léon) Rouquès voit le jour le 22 août 1900, à Paris (2ème). Issu d’un milieu aisé, il fait ses études au lycée de Mâcon (Saône-et-Loire) et à la Faculté de médecine. Il devint successivement interne des hôpitaux de Paris, assistant du professeur Desmarest à l’hôpital Ambroise Paré, chef de clinique à la faculté de médecine puis chirurgien à l’hôpital de Créteil (Val-de-Marne).

En 1919-1920, il appartient au groupe des Étudiants collectivistes où il mène la lutte pour l’adhésion à la 3ème Internationale. Ayant rallié les rangs du Parti Communiste Français (PCF) en 1921, il participe à la campagne contre la guerre du Rif, en 1925. Après les élections municipales de 1925, il crée une douzaine de dispensaires municipaux dans la « banlieue rouge » : Malakoff, Bobigny, Romainville, Villejuif, Athis, Bagnolet, Vitry, Ivry, Montreuil, Bondy, Gagny et Neuilly-sur-Marne.

Il anime également les œuvres sociales des fédérations CGTU de l’industrie et il contribue à la création de la polyclinique des métallurgistes « Les Bluets ».

En 1932, il participe au premier mouvement des médecins contre la guerre. Ensuite, il fait partie, en 1935, d’une délégation médicale qui se rend en URSS, puis il appartient au mouvement Amsterdam-Pleyel. Dès le début de la guerre d’Espagne, il lance le mouvement d’aide sanitaire et s’y rend en octobre 1936. Là, il jete les bases du service de santé pour les Brigades internationales.

Puis il crée la Centrale sanitaire internationale. Il fait acheter des ambulances chirurgicales et multiplie les initiatives diverses pour venir en aide aux combattants. En novembre 1938, c’est lui qui accompagne à Moscou, pour s’y faire soigner, Joseph Diaz — secrétaire général du PCE —, gravement malade. C’est à la même époque qu’il organise l’accueil en France des mutilés des Brigades et qu’il crée la Maison du blessé.

Il poursuit en diffamation, avec succès, Céline. Ce dernier l’avait traité abusivement de « juif » dans une longue diatribe consacrée aux médecins « juifs » employés par le syndicat des Métaux.

Mobilisé en 1939, il se retrouve à l’automne 1940 à Bagnols-sur-Cèze (Gard) et revient en fin d’année à Paris. En août 1941, il rencontre Danielle Casanova, Pierre Maucherat et sa femme. Le parti lui demande de se fixer à Paris. Fin 1941, revenu à Paris, il revoit Pierre Maucherat, Danielle Casanova. Le 19 février 1942, Arthur Dallidet l’autorise à aller chercher sa femme, infirmière, et son fils en zone sud.

Mais le 6 juin, alors qu’il franchit la ligne de démarcation à bicyclette, il fait une chute sérieuse. Celle ci lui provoque une légère fracture à la base du crâne. Il réussit cependant à gagner Paris le lendemain mais manque Georges Politzer et Jacques Decour qui viennent d’être arrêtés. Il est soigné dans une maison de santé à Saint-Mandé. Fin juillet, il peut retourner en zone sud où il demeure en convalescence jusqu’en décembre. Au printemps 1943, il reprend contact avec Pierre Maucherat. Il s’entend avec lui pour travailler au Front national des médecins et au service de santé des Francs Tireurs et Partisans (FTP). Il revint définitivement à Paris à la fin de 1943.

A la Libération, François Billoux, ministre de la Santé, fait appel à lui comme chef de cabinet. En avril 1945, il se fait élire conseiller municipal de Paris puis réélire. En novembre 1950, il accompagne Maurice Thorez qui va se faire soigner en URSS. Il meurt le 19 avril 1952, à Créteil (Val-de-Marne), probablement des séquelles de sa chute de 1942. André Marty prononce son éloge funèbre au cimetière. Il repose avec le ministre communiste Ambroise Croizat (1901-1951).

Hommages : Un hôpital porte son nom à Paris (12ème).

Sources : ROUQUÈS Pierre, Jean, Léon – Maitron. Date de création : 2024-06-04.

Photos

Monument

La stèle est décorée de deux médaillons en bronze, celui d’Ambroise Croizat par Antoine Rohal, daté de 1952, et celui de Pierre Rouques par A. Barbier, non daté.

Inscriptions :

Docteur, Pierre ROUQUES, 1900-1952, conseiller général de la Seine, conseiller municipal de Paris. Sonia ROUQUES, 1908-1980.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 12 novembre 2024