Willy (Eros) Rizzo voit le jour le 22 octobre 1928, à Naples (Italie). A douze ans, il fait le portrait de ses camarades du lycée italien avec l’appareil Agfa Box que lui a offert sa mère.
Dès 1944, il s’achète un Rolleiflex. Son idole est le photographe des magazines Vu et Le Détective, Gaston Paris qui lui dit un jour :
« Quand tu prends une photo, pense que tu fais un Fragonard ! Mais dans certains cas, appuie et pense après. ».
Il pénètre dans le monde du cinéma, et fréquente les studios de Billancourt et de Joinville. Ciné Mondial, Point de Vue et Images du Monde publient ses photos. Puis il couvre le Procès de Nuremberg en 1945/46. En 1947, il fait son premier séjour aux États-Unis pour l’agence anglaise Blackstar.
Ensuite le magazine Point de Vue l’engage pour ses premiers reportages. Il part en Tunisie d’où il rapporte un reportage sur les carcasses de chars, publié par Life.
Après la guerre, il travaille pour France Dimanche et couvre le premier Festival de Cannes. A nouveau aux Etats Unis, il photographie la plupart des grandes vedettes des années 1945 à 1970 : Marilyn Monroe, Maria Callas, Sarah Vaughan, Gregory Peck…
Rentré en France en 1949, il travaille à la création de Paris Match. Il y réalise la première couverture en couleur avec une photographie de Winston Churchill.
Le magazine l’envoie en 1952 en Indochine, avec un Leica 35 mm, deux Rolleiflex, quatre flashs électroniques et une chambre Linhof. Philippe Boegner, le directeur, veut obtenir « des images différentes » ou inattendues, ce que ne permettent pas les photographes de l’Armée française.
Il rencontre alors les généraux de Lattre de Tassigny et Salan et le commandant Bigeard. C’est le premier journaliste à pénétrer dans un camp de prisonniers Vietminh. Il couvre les combats du Tonkin, à la fin de 1952, et photographie aussi des tranchées. Mais l’armée évite ces clichés car ils évoquent la Première Guerre mondiale et ses bourbiers. Elle les interdit donc de diffusion. Selon Le Monde, le général Salan, à la tête de l’armée en Indochine, a déclaré :
« Si je revois Rizzo en Indochine, je l’encule devant mon bataillon ».
En effet, selon le quotidien, le photoreporter montre qu’en Indochine la France mène « une guerre et pas une opération de police ».
Ensuite, il rentre en Europe photographier les stars et la mode pour Paris-Match. Ce journal publie, le 28 mars 1953, une série de photos avec Picasso dessinant sur un tableau noir une tête de chèvre avec des craies de couleur. Ainsi, il fait également la couverture de Paris Match en mars 1958 avec le tout jeune Yves Saint Laurent.
Au début des années 1960, il est à Milan, chez Maria Callas, qui hurle : « On a volé mon émeraude ! » et il se rend alors compte que le personnel le suspecte. Hergé a vent de l’anecdote dans les couloirs de Paris Match. Il s’en inspire pour le personnage du photographe Walter Rizotto, travaillant pour le magazine Paris-Flash.
En 1959, il devient directeur artistique de Marie-Claire et travaille pour le magazine de mode Vogue.
Puis, en 1968, il part vivre à Rome et commence son travail de designer, d’abord pour ses besoins personnels. Il parvient à créer sa propre collection, influencé par de grands noms comme Le Corbusier. Puis il crée sa société qui comptera jusqu’à 150 salariés. Une dizaine d’années plus tard, il délaisse son activité de designer pour rentrer en France.
Il retourne alors à sa première passion, la photographie. Il meurt le 25 février 2013, à 84 ans, à Paris.
Les galeries Staley & Wise, à New York (Etats-Unis), Eric Franck Fine Art, à Londres (Grande-Bretagne), et Agathe Gaillard, à Paris, le représentent. Le Metropolitan Museum of Art à New York expose ses meubles.
Publications :
- Star Society (1991) ;
- Mes stars (en coll., 2003) ;
- Chanel par Willy Rizzo (Minerve, 2015).
Distinctions : Trophée Match d’or décerné par la Nuit des yeux d’or (1997).
Pour voir des photos de Willy Rizzo sur son site
Sources : Wikipedia. Date de création : 2013-03-12.