Jean François Renou de La Brune voit le jour à Nîmes (Gard), le 17 septembre 1771. Ancien élève de la Marine en 1788, il est blessé lors d’un combat en mer en 1795. Il devient sous-commissaire d’escadre en 1796 avant de servir comme capitaine d’un bataillon de la Seine. Puis il passe à l’état-major de Mellinet à l’armée d’Italie, en 1799.
Il est aide-de-camp du général Guiot de Lacour en février 1802. Puis il passe sous les ordres du maréchal Michel Ney en septembre 1806. Alors nommé chef de bataillon aide-de-camp, on l’envoie en Espagne en 1809. Puis il passe adjudant commandant, chef d’état-major de la 2e Division d’infanterie du 6e Corps de l’Armée du Portugal. Il reçoit une blessure à la bataille de Fuentes de Onoro (Espagne), en 1811.
Ses mémoires racontent ses états de services. Elles débutent par son rappel de son poste de gouverneur d’Avila en juillet 1812, poursuivant avec la prise de Madrid en août et s’achevant par sa libération des prisons anglaises en mai 1814.
Extrait (de ses mémoires) :
« Le 15 mai (1812), Mr le maréchal Marmont, commandant en chef de l’Armée, m’a confié le gouvernement de la province d’Avila. Je lui promis de justifier son choix ; j’ai tenu ma promesse. Aujourd’hui 13 juillet, un ordre du Roy m’oblige à quitter ce pays-cy avec les troupes sous mes ordres et de les amener à Madrid. J’obéis à regret, certain que S.M. est trompé par de faux rapports sur la situation de l’armée anglaise.
Je pouvais être encore utile en occupant cette province et j’aurais eu toujours ma retraite assurée par les montagnes […] je pars cette nuit ; j’amène toute mon artillerie, tous les malades et tous les blessés […] l’ennemi verra du moins que j’ai fait ma retraite de sang froid. J’emporte avec moi les regrets des habitants et leur estime ».
(Après la reddition des soldats français à Madrid) « Les propositions parurent raisonnables au conseil et furent acceptées ; nous sortions avec les honneurs de la guerre ; dès le soir même, je fus conduit moi et mes malheureux compagnons à travers une populace en délire qui nous aurait déchiré si la garde anglaise n’eut opposé une contenance pour nous protéger […].
Le 15, nous continuâmes notre marche escorté par 100 anglais et cent portugais et cent espagnols du régiment de la princesse. Nous bivouaquions dans le parc de l’Escurial où nous attendions vingt heures la distribution du pain et de la viande. […] Le 18 nous arrivâmes à Avila où j’avais été gouverneur un mois avant.
Toute la population est sortie pour aller au devant de nous et pour mettre à mort le gouverneur qui était annoncé comme étant au nombre des prisonniers ; mais on supposait que s’était le Général Hugo qui m’a précédé de deux ans dans mes fonctions où il s’était montré injuste, cruel et avare […] ».
(Après son passage en prison en Ecosse) « Après 21 mois de captivité, les résultats de la gigantesque entreprise de Bonaparte contre la Russie, vinrent changer nos destinés et nous permirent d’espérer une liberté […]. » Arrivée au Havre et à Paris « après 4 ans et demi d’absence ».
Passé dans le corps de la gendarmerie, la Restauration le fera successivement colonel de la 9e légion à Niort (1816), de la 1ère légion à Paris (1819), de la 8e légion à Moulins (1822) et de la 4e légion à Caen (1822). Promu maréchal de camp en octobre 1830, on l’emploie ensuite à l’organisation du corps des Sapeurs-Pompiers. Puis il commande le département du Calvados, en 1831, avant de partir en disponibilité puis en retraite, en 1834.
Le colonel décède à Paris le 25 mars 1837. Il repose avec son épouse, Reine Marguerite Hyacinthe, née Manchon, et avec l’amiral Jean-Victor Besson Bey (1782-1837), sans que nous connaissions le lien entre eux.
Merci à Pierre Jourjon pour son aide dans la réalisation de cette notice.
Sources : -. Date de création : 2010-07-09.