Michel Louis Etienne Régnaud nait à Saint-Fargeau (Yonne), le 9 novembre 1760. Sa famille maternelle est originaire de Saint-Jean-d’Angély (Charente-Maritime). Il fait des études de droit et rédige les cahiers de doléances du Tiers de Saint Jean d’Angély.
Il se fait élire aux Etats Généraux de 1789. C’est alors qu’il ajoute à son nom Saint-Jean d’Angély, pour se démarquer de plusieurs homonymes dont un procureur au Parlement de Paris. Il siège dans cette assemblée dans le groupe des « conciliateurs » qui s’efforcent d’accorder les idées nouvelles avec celles de la monarchie.
Régnaud crée le Journal de Versailles dont il est le principal rédacteur en 1789 et en 1791. Il collabore à divers journaux de l’époque dont le Journal de Paris et L’Ami des patriotes. Après la journée du 10 août 1792, il doit se cacher et vivre dans la clandestinité à Paris et sa région, et ce, jusqu’à la chute de Robespierre le 9 thermidor an II (27 juillet 1794). Régnault appartient à la tendance libérale en 1789. C’est un ami et un admirateur de Necker, ami également de sa fille Germaine de Staël.
C’est lui aussi qui en 1791, sur proposition du Marquis de Villette, fait voter le transfert au Panthéon des restes mortels de Voltaire. Il est aussi journaliste et polémiste redoutable, membre du club des Feuillants avec Lameth, Desmeuniers et quelques autres. Il reprend son métier d’avocat, à la fin de la Constituante, et on le charge des intérêts de l’ordre de Malte. Mais, il est surtout un des agents secrets de la cour. Il est proscrit en août 1792, puis en 1793. Il est arrêté à Douai, mais il parvient à s’évader.
En septembre, il se cache à Paris, rue du Bac. Il manque plusieurs fois être arrêté en pleine rue, mais parvient de justesse à passer le cap de thermidor. C’est à cette époque qu’il trouve asile chez les parents d’une jeune actrice dont il a un fils Auguste de Saint Jean d’Angély qui est maréchal de France. La jeune mère meurt en couches, Régnault recueille l’enfant qu’il reconnaît et élève. En août 1795, il épouse Laure Guenon de Bonneuil dont François Gérard fait un portrait célèbre.
Elle tient un salon politique, artistique et littéraire de 1796 à 1817. Sa mère est l’égérie du poète André Chénier et célèbre pour sa beauté, est le modèle de Mme Vigée Lebrun et de Roslin. C’est elle, qui par son rôle actif auprès des émigrés, puis de Talleyrand, permet à son gendre de bénéficier d’ouvertures dans les milieux de l’émigration royaliste. Régnaud devient administrateur des hôpitaux de l’armée d’Italie où il fait la connaissance de Napoléon Bonaparte et lie son destin à ce dernier. En Italie, il rédige, avec Bonaparte, le journal La France vue de l’armée d’Italie.
Régnaud suit le général en chef en 1796, puis en Egypte en 1798. Il fait une halte à Malte où il instaure la république. C’est à cette époque qu’il devient conseiller d’état après le 18 brumaire dont il contribue à la réussite. Il a alors un rôle d’éminence grise ou de conseiller occulte, Napoléon ayant reconnu ses hautes qualités de juriste, sa culture politique et historique, et aussi sa faculté à rédiger des discours. Pendant toute la période du Consulat et de l’Empire, il s’occupe des relations du gouvernement avec le Sénat.
Il se charge également des affaires privées de la famille impériale. Régnault est un des artisans du divorce avec Joséphine. Il est à l’origine de nombreuses lois au Conseil d’Etat et il participe à la préparation des codes napoléoniens. Seule ombre à son palmarès, il doit justifier auprès du Sénat les levées de conscrits de 1806 à 1813. L’Empereur assure sa fortune. Il entre à l’Académie Française en 1803, mais celle ci l’exclue en 1816.
Pendant les Cent-Jours, il reste fidèle à l’Empereur et accepte un portefeuille de ministre. Au retour des Bourbons, ceux ci le proscrivent et le frappe d’exil. Il vit un an aux Etats-Unis. L’ordonnance générale de 1819 le gracie.
Régnaud de Saint Jean d’Angély meurt le 11 mars 1819, le soir même de son retour à Paris. Il repose avec son épouse, la salonnière Laure Regnaud de Saint-Jean d’Angély (1776-1859).
Titres : comte de l’Empire (1808).
Distinctions : Légionnaire (9 vendémiaire an XII), grand officier (25 prairial an XII), Grand aigle de la Légion d’honneur (24 novembre 1813) ; chevalier de l’ordre de l’Aigle d’or (Royaume du Wurtemberg) ; chevalier de l’ordre de Saint Léopold (Empire d’Autriche Hongrie) ; chevalier de l’Ordre de Saint-André (Russie).
Sources : Wikipedia ; Geneanet. Date de création : 2006-12-01.