Jacob Szpejter-Speter voit le jour le 16 février 1906, à Luck (alors russe, puis polonaise et aujourd’hui Loutsk, Ukraine), dans une famille juive. C’est le fils d’Alter Szpejter, employé, et de sa femme, Gitla. Après des études secondaires, il fait une année d’études supérieures en électricité, avant d’exercer la profession d’employé de bureau.
En 1926, il rejoint le parti communiste. C’est le responsable syndical et le secrétaire du parti de la ville de Luck de septembre 1926 à août 1927. En 1929-1930, il devient le responsable du parti communiste pour la région de Luck. Devant la répression contre le communisme, en Pologne, il rejoint la France en 1931.
Là, jusqu’en 1935, c’est le secrétaire de l’organisation culturelle Kultur Lige, à Paris. Peintre en bâtiment, il devient militant du syndicat des peintres en bâtiment. En 1935, afin de retrouver de la famille, il se rend au Brésil où il vit deux ans durant lesquels il milite au parti communiste brésilien. À son retour en France, il suit une école du parti, l’école centrale des groupes juifs de la Main d’Œuvre Immigrée (MOI), en 1937.
Il devient ensuite l’un des secrétaires des Amis de Naye Prese (en français Presse Nouvelle), le journal de la sous-section juive de la MOI, de 1937 à 1939.
De novembre 1939 à l’occupation en 1940, c’est le responsable de la trésorerie des groupes clandestins juifs de la MOI à Paris. Puis, de 1940 à mai 1941, il est le secrétaire de l’organisation de résistance juive de Paris « Solidarité ».
De mai 1941 à septembre 1943, il devient responsable du secteur juif de la MOI en zone sud. On l’arrête à Marseille en novembre 1941. On le condamne alors à sept mois de prison pour usage de fausses pièces d’identité. Il parvient à sortir de prison grâce à l’aide de militants de Marseille, ce qui suscite la méfiance du parti après la guerre.
Après sa libération, il se rend à Lyon et se remet à la disposition de la direction du groupe juif en zone sud. Venu à Paris pour une entrevue avec « Hervé » (Louis Gronowski, responsable national de la MOI clandestine) et Adam Rayski (responsable du travail juif), on le renvoie à Lyon avec la mission de remplacer Édouard Kowalski comme responsable de la MOI et du secteur polonais en zone sud. Il prend aussi en charge les questions techniques de la MOI en zone sud.
Après la guerre, de retour à Paris, il continue son activité dans les groupements juifs du Parti Communiste Français (PCF). C’est un membre de l’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE) dont il est le secrétaire entre 1944 et 1947. Il se fait naturaliser français en 1947. Par ailleurs, c’est aussi un rédacteur à Naye Prese jusqu’en 1958.
De 1947 à 1950, c’est le secrétaire de l’intersyndicale juive. Il est, à ce titre, membre de la commission du secteur juif du PCF, en charge du travail syndical. Jusqu’en 1958, il milite dans la cellule 224 du 3ème arrondissement de Paris. En 1958, à la suite de différends, il quitte les organisations juives communistes. Il devient alors comptable au sein de quatre entreprises commerciales. Toutefois, il continue à militer dans la cellule du PCF de son quartier jusque dans les années 1970, période à laquelle sa femme et lui n’auraient pas repris leur carte.
Il meurt à Paris, en juin 1984. Il était marié à Zysla, dite Macha, Wajser (1909-1987), comptable, puis finisseuse. Elle aussi était membre du PCF. Résistante pendant la guerre, elle a été déportée à Auschwitz d’où elle revint. Le couple a deux enfants : Denise (1937) et Michel (1946-2007).
Publication :
- En lutte contre l’ennemi nazi, Éditions Ofsnaï (1970, en yiddish) ;
- La Résistance organisée des Juifs en France (1940-1944), Julliard (1973).
Sources : SZPEJTER Jakob, dit SPETER Jacques, dit RAVINE Jacques – Maitron. Date de création : 2023-12-17.
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