François Vincent Benjamin Raspail voit le jour à Paris, le 16 août 1823. C’est le fils de François Vincent Raspail. Il est peintre et graveur et illustre plusieurs des publications de son père. Poursuivi à coups de pierres à Epinay en 1832, il doit subir l’amputation d’une jambe.
Il se présente, le 17 septembre 1848, comme candidat à l’Assemblée constituante dans le département du Rhône. Il n’obtint que 34 385 voix contre 41 850 à l’élu, M. Rivet, et 4 526 à Louis Napoléon Bonaparte.
Lors des élections à l’Assemblée législative, le 13 mars 1849, il se fait élire représentant du Rhône. Il vote avec la Montagne, contre l’expédition romaine, la loi Falloux-Parieu sur l’enseignement et la loi restrictive du suffrage universel. Raspail combat aussi énergiquement la politique de l’Elysée et proteste contre le coup d’Etat. Il est donc proscrit avec son père en 1851. Il se réfugie alors en Belgique, où il réside jusqu’en 1863.
De retour en France, il continue de s’associer aux études de son père. Il se fait élire, en 1873, conseiller général de la Seine pour le canton de Villejuif. Le 20 février 1876, il se présente à la députation dans la 1re circonscription de Sceaux, qui l’envoie à la Chambre.
Il prend place à l’extrême gauche. Il vote pour la proposition que dépose son père en faveur de l’amnistie plénière, réclame l’abolition de la peine de mort, l’abrogation de la loi des maires de 1874, l’expulsion des jésuites, et fait partie des 363.
Réélu, le 14 octobre 1877, il reprend sa place à l’extrême gauche, et parait plusieurs fois à la tribune. Il est pour la liberté de la presse, le droit illimité de réunion et la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Il demande, en juillet 1881, qu’il soit interdit aux députés de mettre leurs noms dans des annonces d’entreprises financières. Mais cette proposition ne peut être discutée avant la fin de la législature.
Réélu, le 21 août 1881, il propose de vendre les diamants et joyaux de la couronne. Il veut en attribuer le produit à la création d’une caisse des invalides du travail ou d’une caisse des musées de l’Etat. Il réclame des pensions pour les victimes du coup d’Etat du 2 décembre.
Raspail fait voter, en mars 1883, que les anciens membres des commissions mixtes de 1852 ne puissent pas continuer à faire partie de la magistrature. En août 1884, il interpelle le gouvernement sur la circulaire des compagnies d’Orléans et de Lyon interdisant à leurs employés d’accepter des mandats électifs.
Il vote contre les ministères Gambetta et Jules Ferry, pour la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Il est aussi contre les crédits de l’expédition du Tonkin. Inscrit, en octobre 1885, sur plusieurs listes radicales dans le département de la Seine, il se fait élire député au second tour.
François Vincent Benjamin Raspail suit la même ligne politique que précédemment et opine contre les cabinets Rouvier et Tirard. Il soutient le ministère Floquet. Il dépose, en mars 1889, pour l’évacuation des eaux d’égout de la capitale, un contre-projet d’un canal de Paris à la mer. Ce dernier est rejeté par 306 voix contre 207.
Il vote pour le rétablissement du scrutin d’arrondissement et contre l’ajournement indéfini de la révision de la Constitution. Il est pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes, contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse et pour les poursuites contre le général Boulanger. C’est lui qui dépose le projet faisant du 14 juillet la fête nationale.
François Vincent Benjamin Raspail meurt le 24 septembre 1899 à Cachan. Il a, auparavant, légué sa fortune au département de la Seine pour installer dans sa propriété de Cachan un hospice réservé aux invalides du travail. Il repose avec son père, François Vincent Raspail (1794-1878), chimiste et député.
Publications :
- Observations sur le traitement de nos ambassadeurs et sur l’assistance judiciaire ;
- Première campagne contre l’administration de l’Assistance publique (1875).
Sources : Robert (Adolphe), Bourloton (Edgar), Cougny (Gaston) Dictionnaire des parlementaires français, 1789 1891, Bourloton éditeur, Paris, 1891. Date de création : 2010-12-15.