Pierre-Paul Prud’hon, fils d’un tailleur de pierre, voit le jour à Cluny (Saône-et-Loire), le 4 avril 1758. Elève de Devosge dès 1775, il fait ses études à Dijon. Prud’hon est lauréat au Prix de Rome régional des états de bourgogne. Il s’installe à Paris, grâce aux largesses d’un amateur d’art de 1780 à 1783, et tisse des liens d’amitié avec Maximilien de Robespierre. Puis il voyage en Italie, de 1784 à 1788.
Il connaît des années difficiles au point de vue matériel (il a des charges de famille depuis 1778). C’est par quelques compositions allégoriques reprises dans des gravures qu’il acquiert une certaine renommée. Il part vivre en Franche-Comté de 1794 à 1796, son amitié avec Robespierre l’obligeant à quitter Paris. Il vit alors de portraits et d’illustrations pour l’éditeur imprimeur Pierre Didot. En 1796, il est élu membre associé de l’Institut.
Il revient alors à Paris où sa carrière prend un nouvel essor. Le Louvre met à sa disposition un atelier pour réaliser en grand «La Sagesse et la Vérité descendant sur la terre» (1798-1799) Il peint également pour l’hôtel du financier de Lannoy, des décors allégoriques qui reçoivent un franc succès. Il reçoit commande du Louvre pour des plafonds décorés.
Pour son plus grand malheur, Prud’hon est l’époux d’une mégère, Jeanne Pennet, celle-ci n’hésitant pas à venir le harceler jusqu’en son atelier que le gouvernement lui a concédé à la Sorbonne. Pour échapper à cette furie, le peintre est obligé de demander la protection de Vivant Denon (1747-1825), directeur des musées.
Il rompt définitivement avec son épouse acariâtre et se lie avec une de ses élèves Constance Mayer (1775-1821) dont l’œuvre et l’existence sont liées à la sienne. Au salon de 18O8, il remporte tous les suffrages, la consécration vient au peintre avec «La Justice et la vengeance divine poursuivant le crime», c’est l’un des tableaux les plus populaires du XIXe siècle français.
Il est le seul peintre de l’époque à ne pas subir l’influence de David. C’est lui qui dessine les décorations de fêtes données par la Ville de Paris, il crée le modèle du mobilier pour l’Impératrice Marie-Louise en 1810, dont il est nommé professeur. On lui doit aussi le «berceau du Roi de Rome» (1811). La fin de sa vie est loin d’être aussi brillante, de caractère mélancolique et dépressif, il est retombé dans la gêne financière.
Constance Mayer, qui prend place dès 1799 au foyer du peintre et s’occupe des quatre enfants de ce dernier, est, elle aussi, sujette à des troubles mentaux. Elle se suicide devant le refus de Prud’hon de l’épouser, en se tranchant la gorge un jour de 1821. Elle est l’élève de Greuze et de Suvée. Le peintre demeure inconsolable et se renferme dans la douleur et le souvenir de Constance, allant jusqu’à céder à un certain spiritualisme.
Il ne lui survit qu’à peine deux années. Il meurt le 16 mars 1823, à Paris. Constance repose non loin de lui, dans un tombeau surmonté d’une sculpture en fer représentant un caniche.
Œuvres :
- Psyché enlevée par des Zéphyrs (1808, Louvre) ;
- Vénus et Adonis (1812, Wallace collection, Londres) ;
- Jeune Zéphyr se balançant au-dessus de l’eau (1814, musée des Beaux-Arts, Dijon) ;
- beaucoup de portraits, Joséphine de Beauharnais (1805) ;
- Monsieur Vallet (1812) ;
- Le Roi de Rome (1812) – tous trois au Musée du Louvre – ;
- Le comte Sommariva (1815, à Milan).
Sources : -. Date de création : 2005-11-30.