Edouard Ernest Prillieux voit le jour le 11 janvier 1829, à Paris, rue Cambacérès. C’est l’arrière-petit-fils du géomètre appelé, par les fermiers généraux, à tracer, sous le règne de Louis XVI, l’enceinte de Paris. C’est aussi le petit-fils et le fils de fonctionnaires.
Après de brillantes études au Collège de Bourbon (actuellement lycée Condorcet), il suit les cours de la Faculté de médecine de Paris et du Muséum d’histoire naturelle où il reçoit l’enseignement d’Adrien de Jussieu et d’Adolphe Brongniart, pour entrer, en 1850, à l’Institut National Agronomique où il se consacre à l’étude de la botanique sous la direction de Duchartre. Dès sa sortie de l’école, il mène une enquête approfondie sur l’origine et la propagation de l’oïdium qui vient alors d’envahir le vignoble.
C’est le début d’une longue série d’études, de travaux et de publications sur les maladies des plantes. C’est, pour ainsi dire, le créateur de la pathologie végétale ainsi qu’un excellent artisan de la conservation de notre richesse viticole.
Sa réputation lui ouvre les laboratoires du Muséum et de la Sorbonne, tandis que l’on crée pour lui, en 1874, à l’Ecole des Arts et Manufactures, la chaire d’histoire naturelle des végétaux cultivés. Puis, en 1876, il occupe celle de botanique et de physiologie végétale à l’Institut Agronomique de Paris qui vient d’ouvrir.
Cette même année 1876, il entre à la Société nationale d’agriculture dont il deviendra le Président. Il occupera aussi, en 1897, en remplacement de Naudin, un siège à l’Académie des Sciences dans la section botanique. Simultanément, à ses travaux d’enseignement et de recherches, il devient inspecteur général de l’enseignement agricole, en 1883. De plus, il s’attache au développement de la formation professionnelle agricole en promouvant la création de nombreuses écoles pratiques d’agriculture.
Son aménité et ses bons conseils d’agriculteur lui attirent l’estime et la considération de ses concitoyens du Perche. En effet, il y a acquis, en 1861, la propriété de la Maléclèche, près de Mondoubleau. Il en fait son terrain d’expérimentation, concurremment au laboratoire de pathologie végétale qu’il créera à Paris, à partir de 1887.
Il est ainsi élu conseiller général du canton de Mondoubleau en 1890 – siège qu’il conservera jusqu’à son décès – puis vice-président du conseil général de Loir-et-Cher. De plus, il brigue avec succès, le 3 janvier 1897, la succession au fauteuil sénatorial de M. Dufay, décédé, recueillant 373 voix, sur 679 votants, contre 150 à son concurrent, le député radical Julien.
Elu comme républicain, il siège, dans le groupe de l’union républicaine, à gauche. Là, il utilise ses compétences sur l’enseignement professionnel, la recherche scientifique et la production agricole. Il apporte aussi ses suffrages aux gouvernements de Waldeck-Rousseau et Emile Combes, dans la difficile querelle de la laïcité.
Avec 36 voix sur 623 votants au troisième tour de scrutin, son siège n’est pas renouvelé au Palais du Luxembourg. Le 7 octobre 1915, il s’éteint, à l’âge de 86 ans, dans sa propriété de la Maléclèche, à Mondoubleau (Loir-et-Cher).
Distinctions : chevalier (29 décembre 1807), officier de la Légion d’honneur (10 juillet 1883), commandeur du Mérite agricole, Officier de l’Instruction publique.
Sources : Base Assemblée Nationale (députés depuis 1789) ; Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2011-01-17.