Pierre Prévost voit le jour le 7 décembre 1764, à Montigny-le-Gannelon (Eure-et-Loir). Il vient d’une famille de vignerons d’une certaine d’aisance. Son inclination artistique est tellement prononcée que son père se détermine à se sacrifier pour l’envoyer à Paris. Là, il trouve en Pierre Henri de Valenciennes un maître qui se plait à cultiver ses dispositions.
Cet habile professeur ne cesse de lui recommander l’étude de la nature, et celle de Poussin et de Lorrain. L’élève se perfectionne chaque jour dans son art. Mais, désirant venir au secours de sa famille, il s’impose toutes sortes de privations. Toutefois, les œuvres qu’il expose au salon du Louvre commencent à le faire connaître avantageusement.
Paraissant annoncer la même sagesse dans la composition et la même noblesse dans le style que Poussin, il semble destiné à maintenir en France le genre du paysage à la hauteur où l’a élevé ce dernier.
Néanmoins, l’invention du procédé des panoramas, dont il est le détenteur du brevet en France, lui fait embrasser ce genre nouveau de peinture. Dans ce genre, il n’a pas rival et il devient célèbre. Le premier tableau qui le fait connaître est celui de Paris. Puis, il se perfectionne graduellement, dans l’exécution de dix-sept autres.
Parmi ces panoramas successifs, les plus remarquables sont ceux de Rome, de Naples, d’Amsterdam, de Boulogne, de Tilsitt, de Wagram, d’Anvers, de Londres, de Jérusalem et d’Athènes. Toujours fidèle imitateur de la nature, il va copier sur les lieux mêmes les sujets qu’il rend ensuite avec perfection. Doué à un haut degré de mémoire, il se contente de prendre sur les lieux de simples croquis d’une grande exactitude linéaire.
Tous les détails existent seulement dans sa mémoire et, souvent même, il les exécute longtemps après les avoir dessinés. Peu de peintres savent, avec autant de talent, rendre la campagne, et reproduire la nature dans tous ses détails. Jamais l’illusion n’a été poussée plus loin. Sa manière varie suivant les objets ou les sites qu’il représente. Ainsi, le ciel de Tilsitt n’est pas celui de Jérusalem ou d’Athènes. Ou l’aspect nébuleux de celui Londres forme un contraste avec celui de Naples.
Il n’est pas jusqu’à la plaine de Wagram, où la fumée de l’artillerie et celle de l’incendie de plusieurs villages qui brûlent, se distinguent parfaitement des nuages qui parcourent le ciel, et des vapeurs qui indiquent le cours lointain du Danube.
Il ne sacrifie jamais l’exactitude à l’effet et c’est par la seule vérité qu’il cherche à susciter l’intérêt. Un des talents de Prévost est de choisir, pour l’aider dans ses travaux qu’il ne peut, en raison de leur étendue, exécuter seul, des artistes au mérite en harmonie avec le sien, tels que Bouton et Daguerre.
Il se fait aider aussi par son frère, Jean Prévost (vers 1768-1833). Ce dernier écrit des notices explicatives sur ses panoramas. En 1817, dans l’intention de reproduire la vue des lieux les plus célèbres de la Grèce et de l’Asie, il s’embarque, avec Forbin et son neveu, le jeune Léon Matthieu Cochereau, son élève et ami. Les premiers essais de ce peintre promettent un grand talent, mais il meurt pendant le voyage en Grèce. Il résulte de ce voyage les deux panoramas de Jérusalem et d’Athènes.
Prévost peint celui de Constantinople, lorsqu’une fluxion de poitrine, qu’il a contractée en peignant le panorama d’Athènes, l’enlève, à l’âge de cinquante-neuf ans, le 9 janvier 1823, à Paris. Il repose avec son frère, Louis Constant Prévost (1787 1856), professeur de géologie.
Le Musée des Beaux-Arts de Chartres conserve une huile par son neveu Léon Matthieu Cochereau, Prévost expliquant ses panoramas.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2010-11-22.