POLITZER Georges (1903-1942)
Roumanie

Georges Politzer voit le jour le 3 mai 1903 à Nagyvárad (alors dans l’empire austro-hongrois, aujourd’hui Oradea, en Roumanie), dans une famille de la bourgeoisie juive. Lycéen, il adhère au Parti communiste en 1918 et s’engage activement dans le mouvement révolutionnaire. Il s’exile à l’âge de dix-sept ans à la suite de l’écrasement de la République des conseils de Hongrie dirigée par Béla Kun.

À Vienne, il participe aux séminaires de la société psychanalytique de Vienne avec Sigmund Freud et Sándor Ferenczi.

Puis il s’installe à Paris en 1921 et, en cinq ans, il obtient tous ses diplômes universitaires, jusqu’à l’agrégation de philosophie (1926). Il enseigne successivement au lycée de Moulins (Allier) puis de Cherbourg (Manche) et d’Évreux (Eure). Ensuite, il est professeur de philosophie au lycée Marcelin-Berthelot de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne).

Il épouse Camille Nony, une de ses étudiantes, en 1923. Ils auront deux enfants, un garçon né en 1924 et une fille en 1927. Il obtient la nationalité française fin 1924. Puis il rencontre en 1929, dans un train, celle qui deviendra sa deuxième épouse, Marie, dite « Maï », une sage-femme. Il va divorcer et l’épouser en 1931. Ils auront un fils, Michel.

À la Sorbonne il s’était lié avec un groupe d’étudiants en philosophie, Pierre Morhange, Henri Lefebvre, Norbert Guterman. Ensemble ils fondent, en 1924, un groupe et une revue Philosophies. Après de nombreux débats, le groupe adhère, en 1929, au Parti Communiste Français (PCF). Avec Morhange, Georges Friedmann et Paul Nizan, il participe alors à une nouvelle revue, la Revue marxiste, première revue théorique marxiste en France.

Après l’échec de cette expérience éditoriale, il se tourne vers l’étude de l’économie. Il devient membre du bureau d’information de la CGTU, puis à partir de 1933-1934, c’est le responsable de la commission économique du comité central du PCF. Dès lors et jusqu’à la guerre il écrit de nombreux articles économiques et sociaux dans L’Humanité et dans Les Cahiers du bolchévisme.

À la suite de la fondation par le PCF, au début des années 1930, de l’Université ouvrière de Paris, il s’investit et se charge du cours de matérialisme dialectique. Cette université est dissoute en 1939 avec les organisations du PCF. L’Université ouvrière renaîtra après la Libération sous le nom d’Université nouvelle.

Mobilisé à Paris en 1940, il reste aux côtés de la direction clandestine du PCF. Démobilisé en juillet 1940, il dirige l’édition d’un bulletin clandestin. Il entre en clandestinité en août 1940 avec Maï Politzer, qui se charge d’amener ses textes jusqu’aux imprimeries clandestines. Ils ont laissé leur fils de sept ans aux parents de Maï.

En septembre 1940, il crée, avec ses amis communistes Jacques Decour et Jacques Solomon, le premier réseau de Résistance universitaire. À la suite de l’arrestation, en octobre 1940, de leur camarade et ami Paul Langevin, physicien de renommée mondiale, ils font paraître le premier numéro de l’Université libre. Ce dernier relate l’emprisonnement du savant et dénonce toutes les exactions commises par les envahisseurs. En plus de l’Université libre, ils publient La Pensée Libre qui sont toutes deux parmi les plus précoces publications résistantes dans la France occupée.

Du fait de ces activités clandestines, la police le traque. Les Brigades spéciales l’arrêtent avec sa femme, le 14 février 1942, à leur domicile clandestin, à Paris (18ème). Il est fusillé le 23 mai 1942 avec ses camarades au Mont-Valérien, à Suresnes (Hauts-de-Seine).

Il repose avec Henri Lozeray (1898-1952), député, et Jacques Salomon (1908-1942), physicien et théoricien politique.

Malgré sa mort tragique et ses prises de positions ouvertement antifascistes, il ne sera reconnu comme interné résistant à titre posthume qu’après une bataille juridique qui se terminera en 1956. Son épouse Maï meurt du typhus à Auschwitz en mars 1943.

Hommages : Une rue de Paris (12ème) porte son nom et celui de sa seconde épouse. Des collèges de Dammarie-lès-Lys (Seine-et-Marne), La Courneuve, Bagnolet, de Montreuil-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) et Évreux (Eure) portent aussi son nom.

Sources : Wikipedia. Date de création : 2024-06-17.

Photos

Monument

Inscriptions :

Ici reposent
Arthur DALIDET, métallurgiste, 1907-1942.
Jacques SALOMON, professeur au Collège de France, maitre de recherches, 1908-1942.
Félix CADRAS, dessinateur, 1906-1942.
Georges POLITZER, agrégé de philosophie, 1903-1942, patriotes fusillés par les nazis au Mont Valérien, les 25 et 30 mai 1942.
Henri LOZERAY, typographe, 1898-1952, ancien député de Paris, conseiller de l’Union Française, l’un du chemin de l’honneur.
Maurice LUROT, ouvrier métallurgiste, né le 28 décembre 1912 mort en 1953, lors de la manifestation commémorative du 14 juillet.
Georges DUDACH, journaliste, 1914-1942, fusillé par les nazis au Mont Valérien, le 23 mai 1942.
A la mémoire de Maï LAGARDE, 1906-1943, épouse de G. POLITZER, décédée au camp de la mort d’Auschwitz.

(Plaque) Jacques SALOMON, physicien, résistant, militant du PCF, mort pour la France, le 23 mai 1942. Le 23 mai 2022, sa famille reconnaissante.
(Plaque) A, mon mari, à, notre papa, regretté, assassiné le 14 juillet 1953.
(Plaque) A, mon mari, Henri, LOZERAY, 1898-1952.
(Plaque) De toutes les semences, confiées à la terre, c’est le sang des martyrs, qui fait lever, la plus riche moisson. Balzac.
(Sur la jardinière) Résurrection, la rose de Ravensbruck, à mon frère Georges DUDACH, et à ses camarades.


Date de la dernière mise à jour : 23 août 2024