Emile Picot voit le jour le 13 septembre 1844, à Paris. D’une famille d’origine normande, il passe une partie de son enfance à Évreux (Eure), avant de venir vivre dans la capitale. En 1859, au lycée impérial Bonaparte, il se lie d’amitié avec le baron James de Rothschild.
Il fait ensuite sa licence de droit et est admis au barreau de Paris en 1865. Il soutient une thèse pour la licence en droit, en 1865, devant un jury composé d’Edmond Colmet de Santerre.
Cette thèse se compose de trois parties : une de droit romain (De servitutibus praediorum urbanorum), une de droit civil français (Des servitudes établies par le fait de l’homme) et la dernière de droit administratif (De la grande voirie).
Sur la recommandation d’Hortense Cornu, filleule et conseillère de Napoléon III, il part en septembre 1866 à Bucarest. Là, il est secrétaire du prince de Roumanie Charles de Hohenzollern, le futur roi Charles Ier de Roumanie. Il y reste jusqu’à fin novembre 1867.
Emile Picot est ensuite vice-consul de France à Temesvar (aujourd’hui Timisoara, Roumanie), de 1868 à 1872, avec une interruption pendant la guerre de 1870-71 où il participe à diverses missions en France et en Europe centrale. Il épouse, en 1873, Berthe Gruell.
À partir de 1875, il enseigne le roumain à l’École des langues orientales vivantes, jusqu’à sa retraite, en 1909, occupant ainsi la première chaire française de roumain.
Dès son retour en France, il s’intéresse à la littérature française. Il compte parmi les fondateurs, en 1875, de la Société des anciens textes français, avec Paul Meyer, Gaston Paris et James de Rothschild. Il est trésorier adjoint de la société jusqu’en 1914. Emile Picot y publie de nombreux ouvrages, dont le Recueil général des sotties.
Emile Picot est au centre de l’activité scientifique et académique de son temps. Expert à toutes les ventes aux enchères de livres rares, il rédige ou collabore à de très nombreux catalogues. Il est membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres de Paris, de la Société des bibliophiles français, du Comité des travaux historiques et scientifiques…
Il écrit dans plusieurs revues : la Romania, la Revue critique, le Journal des savants, etc. Témoin dans l’affaire Dreyfus, il s’engage pleinement sur la question avec Paul Meyer et Gaston Paris.
En 1905, il achète le château du Mesnil (Orne). Emile Picot se fait élire maire de son village, Saint-Martin-d’Écublei. Il s’occupe alors d’histoire normande et devient président de la Société libre de l’Eure et de la Société de l’histoire de Normandie. Il participe au congrès du millénaire normand à Rouen, en 1911.
Profondément marqué par la guerre, Emile Picot ne survit pas à l’annonce de la mort d’un de ses fils au front, James, et meurt le 24 septembre 1918, à Saint-Martin-d’Écublei (Orne).
Publications :
- Les Serbes de Hongrie, leur histoire, leurs privilèges, leur église, leur état politique et social, Prague , Gregor et Dattel (1873) ;
- Recueil général des sotties, Paris, Firmin-Didot, Société des Anciens Textes Français, 3 vol. (1902, 1904, 1912) ;
- avec James de Rothschild, Le Mystère du Vieil Testament, Paris, Firmin-Didot, Société des Anciens Textes Français, 6 vol. (1878-1891) ;
- Maître Pierre Pathelin hystorié. Reproduction en fac-similé de l’édition imprimée vers 1500 par Marion Malaunoy, veuve de Pierre Le Caron, Paris, Société des Anciens Textes Français (1904) ;
- Nouveau recueil de farces françaises des XV et XVIe siècles, publié d’après un volume unique appartenant à la bibliothèque royale de Copenhague, Ch. Nyrop, Paris, D. Morgand et C. Fatout (1880) ;
- « Les moralités polémiques ou la controverse religieuse dans l’ancien théâtre français », dans Bulletin de la société de l’Histoire du Protestantisme (1887 à 1906).
Traduction :
- Grigore Ureche, Chronique de Moldavie depuis le milieu du XIVe siècle jusqu’à l’an 1594. Texte roumain avec traduction française, notes historiques, tableaux généalogiques, glossaire et table, E. Leroux (1878).
Sources : Wikipedia. Date de création : 2022-12-25.