Eugène Arthur Picard voit le jour le 8 juillet 1825, à Paris. C’est le frère d’Ernest Picard, député puis ministre. Il fait ses études au collège Rollin et à Juilly, et est reçu avocat en 1846. C’est un riche propriétaire dans les départements du Gers, de Seine-et-Oise et des Basses-Alpes. Grâce à son parent, de Persigny, il est nommé successivement sous-préfet de l’empire au Blanc (Indre), en février 1852), à Forcalquier (Alpes de Haute-Provence), en 1854, et à la Palisse (Allier), en 1856.
Il quitte l’administration en 1859, après avoir protesté contre l’application de la loi de sûreté générale. Il contribue, avec son frère Ernest, à la fondation du journal L’électeur (1868). Puis il brigue sans succès, en 1869, les suffrages des électeurs de la 4e circonscription de Paris, comme candidat indépendant. Il n’est pas plus heureux, la même année, aux élections du conseil général dans le canton de Marly-le-Roi.
Il réunit alors le journal L’électeur au Courrier des deux mondes de E. Portails, et en fait un journal quotidien sous le nom d’Electeur libre, (24 août 1870). Mais de vifs dissentiments avec E. Portails l’obligent, dès le mois d’octobre suivant, à se séparer de lui. Le journal reparait sous sa direction personnelle jusqu’au 18 mars 1871.
Picard échoue encore aux élections du 2 juillet 1871 pour l’Assemblée nationale, dans les Basses-Alpes, avec 3 755 voix contre 14 212 à l’élu radical, Allemand, et 7 412 à Paulin Talabot. Il s’agit de remplacer Adolphe Thiers qui a opté pour la Seine.
Arthur Picard entre au parlement le 20 février 1876. C’est un républicain modéré, député de l’arrondissement de Castellane, élu par 2 169 voix (4 227 votants et 6 050 inscrits), contre 2 039 à M. Rabiers du Villars. Il s’inscrit au centre gauche et fait partie des 363.
S’étant représenté, le 14 octobre 1877, après la dissolution de la Chambre, il n’obtient que 2 151 voix contre 2 341 à M. Rabiers du Villars, candidat officiel du gouvernement, élu. Mais cette élection est invalidée, et un nouveau scrutin (27 janvier 1878) renvoie Arthur Picard à la Chambre, par 2 529 voix (4 202 votants et 5 943 inscrits), contre 1 653 à M. Rostand, monarchiste.
Il soutient le gouvernement dans les rangs de la majorité opportuniste. Puis il se fait encore réélire, le 21 août 1881, par 2 266 voix (4 153 votants et 5 845 inscrits), contre 1 807 à M. Rostand. Il vote alors contre la séparation de l’église et de l’état, pour les cabinets Ferry et Gambetta et pour les crédits de l’expédition du Tonkin.
Candidat sénatorial au renouvellement du 6 janvier 1885 dans les Basses-Alpes, il n’obtient que 55 voix sur 439 votants. Puis il échoue encore aux élections législatives d’octobre suivant, avec une faible minorité. Il décède le 17 novembre 1898 à Toulouse (Haute-Garonne). Il repose avec son frère, le ministre Louis Joseph Ernest Picard (1821-1877).
Sources : Robert (Adolphe), Bourloton (Edgar), Cougny (Gaston) Dictionnaire des parlementaires français, 1789 1891, Bourloton éditeur, Paris, 1891; Moiroux (Jules) Guide illustré du cimetière du Père Lachaise, Paris, 1922, p.278 ; Base Assemblée Nationale (députés français depuis 1789). Date de création : 2016-04-12.