Paul Pétridés voit le jour à Chypre, en 1901. On lui doit le catalogue raisonné de l’œuvre de Suzanne Valadon et de Maurice Utrillo. Elle est longue, la route qui, en un demi-siècle, a conduit l’immigré chypriote aux prisons françaises. Elle passe par un extraordinaire culot, un peu de chance et beaucoup de travail.
À 77 ans, lorsqu’il comparaît devant la 11ème chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris, Paul Pétridés est universellement respecté dans le monde des arts. Il a « fait » Utrillo, et on le considère comme le spécialiste mondial du peintre montmartrois. Sa fortune, amassée en 40 ans de commerce de tableaux, s’évalue à 20 millions de francs. Mais les juges n’en ont que faire. Paul Pétridés comparaît devant eux pour la vente d’œuvres d’art volées.
C’est lui qui revend dans le circuit commercial les toiles dérobées chez Lespinasse, le PDG des chocolats Banania, en avril 1972. Paul Pétridés affirme n’avoir pas su d’où venaient les œuvres que lui proposait un ami, Marc Francelet, ancien photographe de presse devenu aventurier mondain.
Les juges ne croient pas qu’un expert de l’envergure de Pétridés ait pu se laisser abuser. d’autant que, parmi les toiles volées, figurent des œuvres d’Utrillo. Et ils s’étonnent de certaines anomalies dans ses livres de comptes. Le 24 avril 1979, on le condamne à trois ans de prison ferme. Compte tenu de son âge, il bénéficie sans doute d’une grâce médicale. Il décède à Paris, le 2 août 1993.
Sources : Dictionnaire Larousse, 1979. Date de création : 2016-11-21.