Le baron Charles (Marie Jules) Petiet voit le jour le 20 janvier 1879n à Paris (10ème). C’est le fils du baron André Petiet (1853-1903) et d’Adèle Bricogne (1857-1929). C’est aussi le petit-fils de Jules Petiet (1813-1871), directeur de l’Ecole Centrale, à Paris.
Dans sa jeunesse, il pratique tous les sports : football, escrime, cheval, tir. A 20 ans, il est champion de tir junior. Contemporain de la naissance de la bicyclette, puis des premiers engins à pétrole, leur conduite est pour lui un jeu passionnant. Mais déjà, la chasse est son sport favori et le demeurera jusqu’à sa mort.
C’est le créateur, à 24 ans de la marque Ariès, qui produit des « voiturettes ». Il est président de la chambre syndicale des constructeurs automobiles de 1918 à 1953. Par ailleurs, il est membre du conseil de l’Union des industries métallurgiques et minières et du Conseil des industries métallurgiques mécaniques de la région parisienne. Il est aussi, de 1921 à sa mort en 1958, président du comité du Salon de l’automobile.
Sa puissance de travail et sa volonté sont servies par une santé sans défaillance. Au-delà d’apparences souvent rudes, il sait faire preuve d’une compréhension humaine profonde, faite d’expérience, d’élans du cœur généreux et clairvoyants. On respecte « ses interventions originales où il sait, en quelques mots, mettre amis et adversaires en face des réalités. ».
Charles Petiet décède le 1er octobre 1958, à Paris (16ème). Il repose avec son grand-père, Jules Petiet (1813-1871), directeur de l’Ecole Centrale, et son fils, le baron Marcel Petiet (1902-1993), ingénieur, administrateur et président de sociétés métallurgiques.
Citation (de Philippe Girardet) :
« C’était un orateur surprenant. Non qu’il employât les artifices de l’art oratoire. Dans ses propos, pas de périodes brillantes, point de morceaux de bravoure. Il parlait d’une voix égale, empreinte d’une bonhomie un peu narquoise, mais il disait bien ce qu’il voulait dire.
On parlait de ses terribles boutades : effectivement, de la voix au début volontairement ralenti, de son ton traînant et volontiers gouailleur, le Baron Petiet assénait parfois de terribles coups de boutoir, précis comme les balles de sa carabine, fatale à tant de sangliers. Son franc-parler ne lui valut pas que des amis. »
Citation (de Jacques Loste, dans le Bulletin de la Chambre syndicale des constructeurs automobiles – 16 octobre 1958) :
« Sous son abord qu’il voulait bourru, il cachait discrètement une générosité agissante, une sensibilité affectueuse. Son allure altière n’était que l’enveloppe extérieure recouvrant un cœur sensible et fraternel qui ne voulait pas le paraître. On aurait pu lui appliquer ce que Louis Barthou avait dit de Poincaré : « Il portait ses roses en dedans ».
Sûr en amitié au plus haut point, quand il accordait sa confiance elle était totale, et il ne la retirait que devant l’évidence sans se plaindre de l’ingratitude.
En tant que Président du salon, il accueillit successivement les présidents de la République, à savoir Raymond Poincaré, Alexandre Millerand, Gaston Doumergue, Paul Doumer, Albert Lebrun, Vincent Auriol, René Coty ainsi que divers souverains étrangers, dont le Sultan du Maroc.
La personnalité du baron Petiet dominait l’inauguration ; on le voyait se pencher, à la fois déférent et souriant à l’oreille du Chef de l’État pour lui “situer” tel constructeur d’automobiles, pour lui désigner tel détail technique caractérisant un nouveau type de moteur, de transmission ou de frein, une carrosserie ou un équipement inédit. »
Distinctions : chevalier (29 décembre 1916), officier (11 décembre 1923), commandeur (30 octobre 1930), grand-officier (2 février 1949) de la Légion d’honneur.
Hommages : Un lycée de Villeneuve-la-Garenne porte son nom depuis 1994. La cérémonie de baptême s’est déroulée en présence des héritiers du baron Petiet, qui ont déposé en prêt un véhicule Aries du début du XXe siècle, aujourd’hui exposé dans le hall d’accueil.
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia ; Thierry Engels. Date de création : 2021-09-21.