Jean-Charles Persil voit le jour à Condom (Gers), le 13 octobre 1785. Fils de Jean-Joseph Persil, négociant, et de Marie Denux, Jean-Charles Persil fait son droit à Paris en une année. En 1806, il devient docteur en droit. Il songe à devenir professeur de droit et passe, sans succès, les concours des facultés de Paris et de Grenoble.
Jean-Charles Persil acquiert cependant une certaine réputation par deux ouvrages qu’il publie : «Le régime hypothécaire» (1809) et «Questions sur les privilèges et les hypothèques»(1812). Il s’inscrit au barreau, et devient un avocat renommé. Sous la Restauration, il prend part aux combats politiques du parti libéral. Il défend son ami Nicolas Bavoux devant la Chambre des pairs.
Le 23 juin 1830, il se fait élire député dans le 2e arrondissement électoral du Gers (Condom), par 126 voix sur 228 votants et 268 inscrits, contre 97 à M. de Burosse. Il proteste contre les ordonnances de Saint-Cloud. Il fait partie de la délégation qui, autour d’André Dupin, se rend à Neuilly-sur-Seine pour offrir au duc d’Orléans la lieutenance générale du royaume.
Jean-Charles Persil devient procureur général près la cour royale de Paris, ce qui l’amène à se représenter devant ses électeurs. Il se fait réélire député le 8 novembre 1830, par 188 voix sur 200 votants et 288 inscrits. Lors des élections générales du 5 juillet 1831, il se fait élire dans le 4e arrondissement électoral du Gers (Lombez), par 99 voix sur 190 votants et 226 inscrits contre 86 au candidat légitimiste, M. de Panat.
Tant comme magistrat que comme député, Persil se range résolument du côté du parti de l’ordre. Il combat avec ardeur les libéraux, si bien que La Fayette dit de lui qu’il est « furieux de modération ». Il poursuit les clubs, les associations, les journaux républicains, dénonce des complots et multiplie les procès. Mais, souvent, les jurys se montrent plus cléments et relaxent les prévenus.
Cette dureté lui vaut les attaques incessantes des journaux satiriques. Ceux ci le représentent fréquemment avec un immense nez en forme de lame de scie et la légende « le Père-Scie ». L’un d’entre eux annonce un jour : « M. Persil meurt pour avoir mangé du perroquet ». Charles Philippon, qu’il poursuit avec vigueur, prétend qu’il peut « descendre d’un anthropophage ramené par le Capitaine Cook ».
Le 4 avril 1834, Jean-Charles Persil devient ministre de la Justice et des Cultes dans le premier ministère Soult, en remplacement de Félix Barthe. Il conserve cette fonction jusqu’au 22 février 1836 dans les ministères Gérard, Maret, Mortier et Broglie. Il est réélu député le 15 mai 1834 (111 voix sur 203 votants et 244 inscrits).
Lors des élections législatives du 21 juin 1834, il se fait de nouveau élire dans trois collèges électoraux : le 4e de la Corrèze (Ussel) (98 voix sur 176 votants et 211 inscrits contre 59 à M. de Valon) ; le 2e du Gers (Condom) (184 voix sur 357 votants et 485 inscrits contre 165 à M. Pagès) et le 4e du Gers (Lombez) (127 voix sur 213 votants et 244 inscrits contre 86 à M. Domezon).
Il choisit Condom et est remplacé à Lombez par M. Troy et à Ussel par Camille Périer. Jean-Charles Persil redevient ministre de la Justice dans le premier ministère Molé du 6 septembre 1836 au 15 avril 1837. Il s’affronte avec Louis Mathieu Molé qui refuse la dissolution de la Chambre des députés. Il donne sa démission et quitte le cabinet avec les doctrinaires et devient président de la Commission des monnaies, fonction lucrative et peu absorbante.
Mais, entré dans la coalition, il continue de ferrailler contre le président du Conseil qui obtient sa révocation au début de 1839. Il se fait réélire député le 4 novembre 1837 (249 voix sur 358 votants et 583 inscrits) puis le 2 mars 1839 (308 voix sur 328 votants). Le 25 avril 1839, il publie dans Le Journal des débats une déclaration dans laquelle il annonce revenir au bercail conservateur. On le réintègre alors dans ses fonctions à l’hôtel des monnaies.
Jusqu’en 1848, il est un soutien ponctuel du gouvernement de Louis-Philippe. À la Chambre des pairs, c’est le rapporteur de la loi du 15 juillet 1845 sur la police des chemins de fer. Après la Révolution de 1848, il quitte la vie publique. Il devient toutefois conseiller d’État le 31 juillet 1852.
Jean-Charles Persil meurt à Antony (Hauts-de-Seine), le 10 juillet 1870. Il repose avec Joseph-Eugène Persil (1808-1841), député, substitut du Procureur Général près la Cour Royale de Paris, et Nicolas Jules Persil (1810-1887), substitut du Procureur Général à la Cour d’Appel de Paris et député du Gers.
Titres : Pair de France (7 novembre 1839) Distinctions : Grand officier de la Légion d’honneur (24 avril 1845).
Sources : Robert (Adolphe), Bourloton (Edgar), Cougny (Gaston) Dictionnaire des parlementaires français, Bourloton éditeur, Paris, 1891, tome 3 ; Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2007-12-07.