NOVARINA Madeleine (1923-1991)
France

photo anonyme

Madeleine Novarina voit le jour le 28 novembre 1923, à Thonon-les-Bains (Haute-Savoie). C’est la fille de Joseph Novarina, entrepreneur de maçonnerie et la sœur de l’architecte Maurice Novarina. C’est aussi la tante du dramaturge Valère Novarina et la cousine du peintre Constant Rey-Millet.

Au sortir de ses études, son père refuse qu’elle intègre l’école des Beaux-arts. Elle accomplit donc son apprentissage avec son cousin Constant Rey-Millet. Celui ci lui offre son premier chevalet qui avait appartenu à Johan Barthold Jongkind.

Elle se décide à gagner Paris, où en mars 1946, elle fait la rencontre décisive de Victor Brauner. Elle est séduite par son art visionnaire et devient une intime du peintre et de son entourage. Sa première exposition a lieu au premier Salon des Surindépendants (Paris).

Ses gouaches sont remarquées par André Breton, qui l’invite à prendre part aux réunions du groupe surréaliste, le lundi au Café de la Place Blanche et le jeudi aux Deux Magots. Un jour, Breton l’apostrophe :

« À votre avis, est-ce la Nature qui va vers l’homme ou l’homme qui va vers la Nature ? »

La réponse de Madeleine Novarina enchante Breton :

« Quand la Nature et l’homme se découvrent mutuellement, ils se jettent tous deux dans les bras l’un de l’autre. Ils font ça ensemble, d’un même mouvement simultané, tels deux amis ou deux amants qui se retrouvent après une longue absence. »

Son art s’affirme de plus en plus et obtient les faveurs de Hans Bellmer, de Benjamin Péret et de Victor Brauner, lesquels sont rejoints en 1953 par Max Ernst et Dorothea Tanning, Yves Tanguy et Kay Sage. Au printemps 1954, Victor Brauner entraîne Sarane Alexandrian chez Madeleine. Au début du mois de novembre 1954, débute leur liaison puis ils se marient le 28 juillet 1959.

Son frère Maurice, architecte en chef des bâtiments civils et des palais nationaux, lui obtient la commande de seize vitraux pour les églises de Vieugy et de Marignier (Haute-Savoie). Elle devient ainsi « la première femme dans l’histoire de l’art qui ait réalisé tous les vitraux d’une église en un style résolument moderne ».

Elle réalise, ensuite, des vitraux de l’église Notre-Dame-de-la-Paix, à Villeparisis (Seine-et-Marne). Puis elle fait le vitrail des fonts baptismaux de la basilique de Thonon-les-Bains et ceux de la chapelle funéraire de l’église Saint-Maurice d’Annecy (Haute-Savoie).

Ses travaux sur les vitraux la conduisent à opérer une mutation dans sa peinture. Elle peint maintenant à l’huile sur des toiles et ne veut pas se contenter d’y transposer les formes de ses gouaches. Elle se lance dans ses « patchworks » qui sont en concordance avec ses maquettes mi-abstraites mi-figuratives. Parfois, elles les préparent ou les prolongent, mais surtout les concurrencent.

Madeleine Novarina compose des « patchworks » jusqu’en 1971, en cherchant de nouveaux motifs calligraphiques. Mais durant l’été 1972, son médecin lui diagnostique une tumeur maligne. Trop affaiblie, elle doit renoncer à la peinture, ne réalisant par la suite que des dessins automatiques. Sa main, comme l’aiguille d’un appareil enregistreur, traduit – selon son époux – sa sensation devant des modèles intérieurs qui s’imposent à elle.

Le 2 novembre 1991, Madeleine Novarina tombe dans le coma et décède six jours plus tard, à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Elle repose avec son mari, l’homme de lettres iraquien Sarane Alexandrian (1927-2009).

Pour découvrir toute son œuvre

Sources : Wikipedia. Date de création : 2022-09-16.

Photos

Monument

Photos


Date de la dernière mise à jour : 16 septembre 2022