Edouard Nono voit le jour né le 15 juin 1947 à El Biar (Algérie, alors française).
A l’occasion d’un séjour à l’île de la Réunion, il réalise des photographies argentiques de graines et de fleurs, en noir et blanc. Puis il les travaille à l’ordinateur.
Il choisit un format unique, celui de la feuille de papier 21 x 29,7 cm. Il conserve partout le même fond, totalement neutre, qui est le blanc du papier photographique semi-mat. Lors de présentations publiques, il préfère installer ses photos, sans cadre, à l’intérieur de vitrines.
Ses photos évoquent les herbiers et celles les planches encyclopédiques. Il privilégie la diversité : contrastes des formes, des couleurs, des matières. D’un côté, complexité des organismes, de l’autre simplicité des lignes. Il rappelle la « puissance primitive » de la plante, évoquée par le photographe allemand Karl Blossfeldt :
« Elle oblige tout ce qui existe à acquérir une forme hautement artistique ».
La macrophotographie permet un agrandissement d’une grande netteté, avec une bonne profondeur de champ. Dans ses images, il agrandit les sujets, sans pour autant gagner systématiquement en précision, ni en netteté, comme la macrophotographie le permet.
A l’expérimentation scientifique, il substitue l’approche esthétique. Il redistribue à sa convenance les pixels sur l’écran et invente des configurations inconnues de plantes. Au service de l’imagination, et non de la science, le dessein qui préside à la création de végétaux sur papier ne parodie-t-il pas la multiplication par boutures, qui est le mode de reproduction naturel des plantes ?
Il meurt le 23 octobre 2009, à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne).
Sources : Couderc (Sylvie) Edouard Nono, dans l’infinie largesse de l’art. Date de création : 2021-11-11.