Edme Anthony Paul Noël, dit Tony Noël, voit le jour le 24 juillet 1845, à Paris. Entré à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, il est l’élève d’Eugène Guillaume, d’Eugène-Louis Lequesne et de Jules Cavelier. En 1868, il reçoit le premier prix de Rome avec « Thésée vainqueur du Minotaure » conjointement avec Antonin Mercié.
Il débute au Salon des artistes français en 1872 qu’il abandonne en 1891 pour le salon de la Société Nationale des Beaux-arts. Il y expose régulièrement jusqu’en 1901.
En 1876, la décoration de la façade nord du palais du Louvre est refaite après l’incendie et la destruction des Tuileries. L’architecte Lefuel commande à Jules Isidore Lafrance La Prudence (premier étage) et La Loi (deuxième étage) et à Tony Noël le groupe du troisième étage.
Il devient professeur de modelage au cours du soir de l’École des Beaux-arts en 1905. Il décède à Villebon (Essonne), le 3 octobre 1909.
Œuvres :
- Apollon et la Musique, pour le fronton du Grand Palais en 1900, (œuvre disparue) ;
- Le génie de l’agriculture, à l’hôtel de ville de Paris, sur la façade du bâtiment intermédiaire au deuxième étage (1879) ;
- Monument des guerres coloniales à Chaumont (Haute Marne) – imposante œuvre en fonte (1898) sur un monument de l’architecte A. Dupuy – ;
- Monument aux Morts à Montier-en-Der (Haute-Marne) – un écolier du bataillon scolaire en uniforme, un fusil à la main, reçoit les instructions d’un commandant d’état-major qui montre à l’enfant la direction de la ligne bleue des Vosges ;
- Monument à Jean-Baptiste Godin à Guise (Aisne) – les familistériens élèvent ce monument, inauguré le 2 juin 1889, en hommage à Godin après sa disparition en 1888. L’armée allemande a déboulonné la statue durant la première guerre mondiale pour être fondue, puis Félix Charpentier l’a reconstituée.
Statues :
- l’Orfèvrerie et l’Emaillerie , deux figures allégoriques pour le fronton de la façade principale de l’Hôtel de ville de Limoges ;
- la Sculpture et la Peinture, surplombant le porche pour le Musée des Sciences de Laval, initialement musée des Beaux-arts ;
- Alain Chartier, bronze fondu sous l’Occupation, pour le monument inauguré à Bayeux le 16 juillet 1899 ;
- Louis Pasteur pour le monument à Alès (Gard), dû à une souscription, avec le soutien des agriculteurs, industriels et ouvriers du sud-est ;
- Jean-Antoine Houdon, représenté en train de sculpter le Voltaire assis (1780) ;
- Méditation, dans le jardin du Ranelagh (Paris, 1882) ;
- Rétiaire, dans la square du Temple (Paris) ;
- Le Notre (1877) et Molière (1886), dans le Parc du Château de Chantilly, commandés par le du duc d’Aumale ;
- Roméo et Juliette, au musée de Dunkerque (1875) ;
- Francis Garnier (1888), bronze de l’explorateur de l’Indochine, pour une place de Saïgon, avec une réplique à Saint-Étienne, sa ville natale – inaugurée le 12 janvier 1902, fondu sous l’Occupation – cette statue vite surnommée « le singe » était affublée d’un bras beaucoup plus long que l’autre ;
- Plainte d’Orphée, marbre au musée du Havre, présenté au salon de 1886 et à l’Exposition Universelle de 1889 ;
- Étienne de La Boétie, marbre pour la place de la Rigaudie à Sarlat (Dordogne).
Bustes :
- Ernest Hebert, dans les jardins du musée Hébert à La Tronche (Isère) ;
- Thomas Couture, pour les Galeries historiques du château de Versailles (1885) – plâtre au musée de Senlis (Oise) ;
- Isidore Taylor, commande de cinq associations de secours mutuel fondées par le baron Isidore Taylor – installé en 1907 boulevard Saint-Martin à Paris, fondu en 1941 sous l’Occupation puis remplacé en 1945 par une réplique en pierre ;
- Mathieu Lacroix (1899), poète occitan à La Grand-Combe (Gard) – buste fondu en 1943 puis remplacé après la guerre.
Œuvres au Père Lachaise :
- La Musique, sur la tombe du compositeur Napoléon Henri Reber (1883), construite sur les plans de l’architecte A. Jal – haut-relief représentant une jeune femme s’élevant dans les airs et tenant, à gauche, une lyre brisée et, à droite, une branche de laurier ;
- bustes de Thomas Couture (1878) ; Constant Sevin (1888) ; Émile Eudes (1893).
Prix : médaille de deuxième classe (1872), médaille de première classe (1874), médaille de deuxième classe à l’Exposition universelle (1878), grand prix à l’Exposition universelle (1889).
Distinctions : chevalier de la Légion d’honneur (11 juillet 1878), officier de l’Ordre royal du Cambodge.
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2008-03-21.