Édouard de Niéport (dit souvent Nieuport) voit le jour le 24 août 1875, à Blida (Algérie). Son père y est colonel d’artillerie. Passionné par le vélo, il renonce à entrer à l’École polytechnique en 1896 pour entrer à l’École supérieure d’électricité.
Il figure à plusieurs reprises au palmarès de grands prix cyclistes. Il remporte, en particulier, le prix Zimmermann en 1897, juste après être passé coureur professionnel. L’année suivante, il se classe troisième au championnat de France.
En 1902 Édouard de Nieport fonde à Suresnes, avec son frère Charles, une entreprise fabricant des magnétos, des bougies et des accumulateurs pour l’automobile, la Nieuport-Duplex. L’entreprise compte parmi ses clients la firme Citroën et Léon Levavasseur, qui adopte l’allumage Nieuport-Duplex sur ses moteurs d’avion.
Le moteur Antoinette du biplan Voisin permettant à Henry Farman de couvrir le premier kilomètre, en 1907, a un allumage Nieuport-Duplex. Pour Édouard de Nieport c’est une révélation. Le 13 janvier 1908, la Nieuport-Duplex se transforme en Société Générale d’Aéro-Locomotion (SGAL).
En 1909, Édouard de Nieport achète un biplan Voisin pour apprendre à voler. Il veut aussi tester les accessoires électriques de son entreprise. Cet avion prend feu en vol le 18 avril 1910 et tombe. Miraculeusement, Édouard de Nieport en réchappe. Il a alors 35 ans et un passé sportif. Il veut désormais construire des aéroplanes de compétition.
La première réalisation de la SGAL est un monoplan ultraléger, le Nieuport I. Celui-ci atteint 70 km/h avec un moteur ne dépassant pas les 20 ch. Édouard de Nieport vole à plus de 101 km/h, le 6 mars 1911, sur Nieuport II avec un moteur de 28 ch. Puis, le 21 mai 1911, il porte le record du monde de vitesse à 119 km/h, puis à 133 km/h le 16 juin.
En mai 1911, il crée une nouvelle entreprise chargée de produire les monoplans Nieuport, la Société Nieuport et Deplante. Celle ci se trouve au 9 rue de Seine, à Suresnes (Hauts-de-Seine). Le 1er juillet 1911, à Eastchurch (Grande-Bretagne), la coupe de vitesse Gordon-Bennett voit Édouard de Nieport se classer troisième.
Il est alors mobilisé comme réserviste avec son monoplan pour participer aux manœuvres dans les Ardennes. Il doit rejoindre le terrain de Charny (Yonne) pour se placer sous les ordres du lieutenant de vaisseau Gustave Delage. Donc il décolle d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), le 15 septembre, et parvient à Charny malgré un fort vent contraire.
Les officiers présents sur le terrain sont surpris de le voir arriver malgré des conditions météorologiques peu favorables. Ils le prient de redécoller pour effectuer une démonstration. Il redécolle donc, montant jusqu’à environ 800 m d’altitude avant de couper son moteur pour effectuer un atterrissage en vol plané.
Mais à l’approche du sol une violente bourrasque de vent déséquilibre le monoplan qui percute le sol. Dans le choc, Édouard de Nieport qui n’est pas attaché à son siège, heurte une tablette en bois placée devant lui pour y fixer les cartes.
Victime d’une hémorragie interne, il décède le 16 septembre 1911, à l’hôpital de Saint-Nicolas à Verdun. Il repose avec son père, Edmond de Niéport (1830-1914), officier à l’origine de la société aéronautique, et son frère, Charles de Niéport (1878-1913).
Son frère Charles Nieuport (4 août 1878 – 24 janvier 1913), qui travaillait à ses côtés, poursuit l’activité, mais disparait prématurément, à son tour, dans un accident d’avion, début 1913.
La Société anonyme des établissements Nieuport est alors rachetée par la Famille Deutsch de la Meurthe. Elle produit, sous la direction technique de Gustave Delage, des sesquiplans de chasse durant la Première Guerre comme le Nieuport 11 « Bébé », le Nieuport 17 et le Nieuport 28.
Sources : Hartmann (Gérard) Les premiers Nieuport à flotteurs; Sanger (Ray) Nieuport aircraft of World War One, Marlborough, Crowood, coll. Crowood aviation series, 2002, 192 p. ; Wikipedia. Date de création : 2016-04-02.