Claude Nicolet voit le jour le le 15 septembre 1930, à Marseille (Bouches-du-Rhône). Élève en khâgne au lycée Thiers de Marseille, il intègre l’École Normale Supérieure et réussit l’agrégation d’histoire en 1954.
Il fait une courte carrière politique en tant que membre du cabinet de Pierre Mendès France, en 1956. Il est rédacteur en chef de la revue Cahiers de la République de 1956 à 1963. Membre de l’École française de Rome de 1957 à 1959, il est ensuite professeur d’histoire ancienne à l’université de Tunis, l’université de Caen, puis à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
En février 1979, il fait partie des 34 signataires de la déclaration rédigée par Léon Poliakov et Pierre Vidal-Naquet pour démonter la rhétorique négationniste de Robert Faurisson.
Il devient directeur du centre Gustave Glotz de 1981 à 1992. Il est chargé de missions au cabinet de Jean-Pierre Chevènement, entre 1984 et 2002, sur l’éducation civique, tout en étant le conseiller officieux.
Claude Nicolet est ensuite directeur de l’École française de Rome de 1992 à 1995 puis directeur d’études émérite à partir de 1997, à l’École pratique des hautes études.
Par ailleurs, il est membre de la British Academy, de l’Académie des inscriptions et belles-lettres (élu en 1986, au fauteuil de Louis Robert), de la Société des études latines, de la Société nationale des antiquaires de France, du Deutsches archäologisches Institut, de la Society for the Promotion of Roman Studies, de l’Institute for Advanced Study et du Cambridge Group for the Révision of the Texts of Roman Laws.
C’est le fondateur et le premier président du Comité Laïcité République.
Il se montre soucieux, tout au long de sa vie, d’articuler son engagement républicain et son métier d’historien. Cela contribue à l’originalité de son œuvre, à cheval entre la Rome antique et l’époque contemporaine, autour notamment du fonctionnement de la société et des institutions politiques. Comme le souligne Catherine Virlouvet, « c’est un même questionnement qui unit Le Métier de citoyen dans la Rome antique (1976) et L’Idée républicaine en France (1982) ».
Selon Céline Spector, l’ouvrage de Nicolet L’Idée républicaine en France (1982) a contribué au retour en force de l’idée républicaine dans les années 1980. Selon lui, c’est Rousseau qui a fourni le socle théorique à la notion de République telle qu’elle est entendue en France. Elle a notamment repris au citoyen de Genève son concept de souveraineté et sa théorie de la loi. Nicolet écrit :
« La grande affaire des républicains, c’est bien entendu Rousseau. L’homme et l’œuvre ont été, par lui-même, si intimement liées, ils sont d’ailleurs si contradictoires en apparence, et si cohérents en réalité, qu’on ne pourra pas s’étonner que Rousseau ait été, un siècle durant – et peut-être plus – à la fois la référence inévitable et le signe de division le plus éclatant des républicains français, comme de quelques autres »
Claude Nicolet meurt le 24 décembre 2010, à Paris (10ème).
Distinctions : officier de la Légion d’honneur (non documentée dans la Base Léonore) ; commandeur de l’ordre des Palmes académiques ; chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres ; Docteur honoris causa de l’université de Liège (Belgique) ; Docteur honoris causa de l’université libre de Bruxelles (Belgique).
Publications :
- Le Radicalisme, PUF, coll. « Que sais-je ? », no 761 (1957, 5e édition 1983) ;
- Pierre Mendès France ou Le Métier de Cassandre, Julliard (1959) ;
- L’Ordre équestre à l’époque républicaine, 312-43 av. J.-C., thèse d’État (2 vol.), coll. BEFAR (1966 et 1974) ;
- Les Gracques : Crise agraire et révolution à Rome, Gallimard (1967) ;
- Le Métier de citoyen dans la Rome républicaine, Gallimard (1976) ;
- Tributum, Habelt (1976) ;
- Rome et la conquête du monde méditerranéen, PUF (1987) ;
- La République en France. État des lieux, Seuil, coll. « Libre examen » (1992) ;
- L’homme romain (ouvrage collectif), Seuil, coll. « L’univers historique » (1992) ;
- Aux sources de la culture française (avec Dominique Lecourt, Michelle Perrot, Émile Poulat et Paul Ricœur), La Découverte (1997) ;
- Mégapoles méditerranéennes : Géographie urbaine rétrospective, actes du colloque de Rome (mai 1996) [sous la dir. de], École française de Rome (1999) ;
- Histoire, Nation, République, Odile Jacob (2000) ;
- Censeurs et Publicains : Économie et fiscalité dans la Rome antique, Fayard (2000) ;
- La Fabrique d’une nation : La France entre Rome et les Germains, Perrin (2003) ;
- Le Peuple inattendu (avec Anne-Cécile Robert et André Bellon), Syllepse (2003) ;
- Les Ordres à Rome [sous la dir. de], Publication de la Sorbonne (2003).
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2021-11-11.