(Claude Louis M.) Henri Navier voit le jour, à Dijon (Côte-d’Or), le 10 février 1785. C’est le fils de Claude Bernard Navier, avocat au parlement de Bourgogne puis député durant la Révolution, et de sa femme Jeanne Marie Pourcher.
Il devient orphelin à neuf ans, après la mort de son père. Son grand-oncle Émiland Gauthey, ingénieur cantonnier du corps des ponts et chaussées, s’occupe de son éducation à Paris. Il le considère comme son fils avant de l’adopter, avec sa femme Anne Claude Gauthey.
Son oncle le pousse à se présenter à l’École polytechnique. Bien qu’étant parmi les derniers reçus en 1802, il y réussit sa scolarité et son classement lui permet d’intégrer le corps des ponts et chaussées. Il devient ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées en 1808. Plus tard, il deviendra inspecteur divisionnaire de ce corps.
Il dirige alors la construction des ponts de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), Argenteuil (Val-d’Oise, 1822), puis Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine, 1825), tous deux détruits pendant la guerre de 1870. À Paris, il construit la passerelle en bois de l’île de la Cité, mais ne peut mener à bien son grand projet de pont suspendu près de l’hôtel des Invalides. En effet, le Conseil municipal de Paris prétexte un tassement de terrain pour faire détruire le pont.
De 1819 à 1835, il assure le cours de mécanique appliquée de l’École nationale des ponts et chaussées. Il devient titulaire en août 1830. Au début des années 1820, il explore avec Augustin Louis Cauchy les facettes de la théorie mathématique de l’élasticité, ce qui lui permet de proposer des équations sur le mouvement des fluides newtoniens. Sa contribution majeure reste son mémoire sur les lois du mouvement des fluides en 1822, à l’origine des équations de Navier-Stokes, équations centrales pour la modélisation en mécanique des fluides.
Au moins deux voyages en Angleterre en 1821 et en 1823 lui permettent de devenir un spécialiste des ponts suspendus. Il rédige à ce sujet, d’abord un mémoire en 1823, puis un traité complet très remarqué. En 1824, il entre à l’Académie des sciences. En 1831, il devient professeur d’analyse et de mécanique à l’École polytechnique en remplacement d’Augustin Louis Cauchy, démissionnaire.
On l’envoie ensuite en Angleterre pour étudier les chemins de fer. Il publie à son retour des articles dans les Annales des ponts et chaussées. En plus, il fait œuvre de pionnier en matière de comptabilité analytique : les coûts annuels généraux de construction, administration et maintenance sont décomposés en dépenses de locomotives, fourgons, frais de magasins, frais d’expédition…
Il décède le 12 aout 1836.
Distinction : chevalier, officier (1831) de la Légion d’honneur (ne figure pas dans la Base Léonore).
Hommages : Son nom figure dans la liste des soixante-douze noms de savants inscrits sur la tour Eiffel. Une rue porte son nom à Paris (17ème), et à Reims.
L’ordinateur Navier Stokes Computer a été mis au point par l’université de Princeton et Concurrent Computer Corp.. Il sert à la NASA pour étudier un projet d’avion supersonique. En effet, la résolution des équations de Navier-Stokes demande de puissants ordinateurs, en aéronautique, dans les sciences de l’atmosphère et en océanographie.
Sources : Wikipedia ; Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2023-09-01.