Jeanne Henriette Victoire (de Montaud) de Navailles voit le jour le 5 mai 1770, à Pau (Pyrénées-Atlantiques). C’est la fille de Louis François de Navailles, baron de Mirepoix (1746-1800), et d’Anne Christine de Noguès d’Assat (1735-1774). Elle se marie le 23 janvier 1785, à Saint Eustache à Paris, avec le général de cavalerie Armand Désiré de Vignerot du Plessis de Richelieu, duc d’Aiguillon et duc d’Agenois (1761-1800).
Ils auront un enfant, Louis Armand (1788- 1798) qui décèdera d’une chute de cheval au château de Grouchy (Osny, Val d’Oise), alors qu’il s’y était réfugié, avec sa mère, pendant la révolution. Présentée à la cour le 27 février 1785, Jeanne reçoit le tabouret le 21 août 1785.
Puis elle se remarie, le 12 janvier 1801, à Saint-Roch à Paris, avec Louis, comte de Girardin (1767-1848). Ils auront trois enfants : Euriale (1800-1857), Télésie (1801-1886) et Eleuthère (1811-1881). Elle est ensuite, en 1805, dame d’honneur de July Clary, la femme de Joseph Bonaparte, future reine de Naples puis d’Espagne. Elle décède le 7 juin 1818, à Paris, à l’âge de 48 ans.
Extrait (de « Discours et opinions, journal et souvenirs », par Stanislas de Girardin) :
« Madame la duchesse d’Aiguillon, a une très grande égalité de caractère, beaucoup de douceur, une âme élevée, un sourire enchanteur, une tête charmante, et dans toute sa personne un mélange de grâce et de dignité qui inspiraient à la fois le respect et l’affection. Sa conversation est si attachante que j’aurais passé des journées entières à l’écouter ; mais j’éprouvais en la voyant un plaisir qui a plus de douceur que de vivacité : loin d’elle je ne ressentais aucune peine ; son image ne troublait pas mon repos ; je serais resté des mois entiers sans la voir que je n’eusse pas été malheureux ; sa présence n’était pas nécessaire à ma vie ; quel est donc le sentiment que j’avais pour elle ?
C’était un attachement mêlé d’admiration, un culte aussi noble, aussi pur que celle qui en est l’objet : j’ai conservé ce même sentiment jusqu’au moment de sa mort, que j’ai pleurée avec tous ceux pour qui une âme distinguée, un noble caractère, un esprit charmant, une amitié fidèle ne sont pas de vains noms. »
Merci à Ghislain Savary de Beauregard et Anne-Marie Besnouin, pour leur aide dans la rédaction de cette notice.
Sources : Normand (Louis Marie) Monuments funéraires choisis dans les cimetières de Paris, Paris 1832-, p. 5 ; Henry (M.A) Le Père-Lachaise historique, monumental et biographique, chez l’auteur à Paris ; imprimerie Poussielgue, Masson et compagnie, 1852, p. 18 ; Astrié (Théophile) Guide dans les cimetières de Paris, 1865, p. 127 ; Jouin (Henry) La sculpture dans les cimetières de Paris, Nouvelles archives de l’art français, 1898 ; Moiroux (Jules) Guide illustré du cimetière du Père Lachaise, Paris, 1922, p. 176 ; Wikipedia. Date de création : 2010-07-28.